Pour vous donner encore une fois la preuve de mon objectivité légendaire, je vais commencer par faire l'éloge de quelqu'un qui est loin d'être mon copain, quoique, en ces temps tumultueux, avoir un copain comme lui, ça peut vachement servir. Pour vous donner encore une fois la preuve de mon objectivité légendaire, je vais commencer par faire l'éloge de quelqu'un qui est loin d'être mon copain, quoique, en ces temps tumultueux, avoir un copain comme lui, ça peut vachement servir. En effet, à l'heure où certaines casseroles crasseuses sont en train de faire surface, il vaut mieux être en bons termes avec lui. Je sais qu'il préfère s'en laver les mains et, comme il dit, et il a raison, «laisser la justice faire son travail», mais je pense que si on lui demande son avis, il ne se ferait pas prier. Heureusement que je ne me sens pas très concerné par ces menaces. Oh, non, moi aussi, j'ai beaucoup de choses à me reprocher, mais tous ces milliards, ça me dépasse dans tous les sens du terme. Moi qui suis toujours dans le rouge – je parle, bien entendu, au niveau de la banque – j'aurais bien voulu qu'on m'en donne un peu, juste ce qu'il faut. Mais, comme, paraît-il, c'est de «l'argent sale», je préfère m'en passer. Comme dirait l'autre, je préfère être pauvre, mais propre que riche et… poursuivi. Bon, j'arrête de m'amuser avec ça, car, en tant que démocrate, je crois dur comme fer que la présomption d'innocence est la chose la plus sacrée dans la justice. C'est une bonne transition pour que je revienne à mon propos d'aujourd'hui. Bien sûr, vous avez sûrement deviné de qui je veux parler. Oui, c'est bien de lui qu'il s'agit. Mais, détrompez-vous, ce n'est pas son côté justicier qui m'intéresse, mais son immense générosité dont il vient de nous faire une démonstration absolument magistrale. Savez-vous que ce grand monsieur a décidé d'offrir son corps à la médecine ! Bien sûr, quand il ne sera plus de ce monde, que Dieu lui prolonge la vie. Je savais que notre bonhomme est souvent surprenant, mais là, il m'a littéralement impressionné. Certains pourraient me dire que c'est juste de la communication. Vous savez, la com, je pense m'y connaître un peu, mais là on n'est plus au niveau de la promesse, mais carrément de l'engagement, un engagement qu'il a signé, en pleine forme, en bonne et due forme ! Quelqu'un me souffle que ça serait sa fille, toute fraîchement « doctorisée » qui lui aurait soufflé l'idée. Si c'est vrai, c'est encore mieux car ça signifierait que contrairement à ce qu'on pourrait croire, que la parole des femmes, ça compte pour lui. Au fait, j'allais oublier : sa femme l'a, aussi, aussitôt suivi dans son sillage. Et, je n'en doute pas un instant, en toute autonomie. Je ne sais pas laquelle des deux –parce que notre généreux donateur est bigame, mais, aux yeux de la loi, il en a parfaitement le droit– mais je suis certain que l'autre épouse en fera de même. Vraiment, chapeau ! Je sais que ça va vous étonner de me voir aussi gaga de quelqu'un que je n'ai pas toujours ménagé (et que je n'ai pas l'intention de ménager à l'avenir), mais je vous avoue que des gestes comme ça, ça vous donne envie de… rentrer dans les rangs. Je précise : dans les rangs, pas dans les ordres. Blague à part, maintenant que notre Saint Maritain national vient de nous montrer le chemin, j'aimerais bien voir ce que vont faire les autres, à commencer par ses propres copains. En tout cas, moi, ma décision est prise : à partir d'aujourd'hui, je vais commencer à réfléchir sérieusement à qui je vais céder ma langue fourchue et mon esprit tordu. Envoyez vos candidatures (et vos offres) au journal qui transmettra. Bon week-end les généreux.