Supermarchés, hypermarchés, discounters... les grandes surfaces prennent de plus en plus de place dans le paysage commercial national et les grands groupes mettent le paquet sur le développement du secteur. En 2009, une accélération du rythme des ouvertures de ce type de magasins a été observée avec plus d'une cinquantaine de nouveaux magasins. Toutes les enseignes sans exception ont investi régulièrement en 2009 pour l'extension de leurs réseaux et/ou la mise à niveau et l'agrandissement des magasins existants. L'objectif étant d'assurer la plus grande couverture géographique possible et bien sûr la meilleure rentabilité. Ainsi par exemple, Label'Vie-Carrefour a terminé l'année avec plus d'une trentaine de magasins, 11 ouvertures durant le seul exercice 2009. Le groupe avait annoncé son ambition de réaliser un chiffre d'affaires de 2,4 milliards de DH au terme de l'exercice 2009. Quant au pionnier, Marjane, il continue sur sa lancée, consacrant un investissement de 4 milliards de dirhams à l'ouverture de quatre nouveaux magasins en 2009, qui sont venus renforcer le réseau de 17 points de ventes déjà existants. Même tendance pour Acima, qui a mis le cap sur la proximité et qui a multiplié les ouvertures dans les grandes villes. A fin juin 2009, le pôle GMS du groupe ONA comptait à son actif 19 hypermarchés Marjane et 31 supermarchés Acima, totalisant respectivement une surface de vente de 132.459 m2 et de 40.380 m2. Le groupe Chaabi, avec sa chaîne Aswak Salam, n'est pas en reste. L'enseigne qui n'était pas du tout présente à Casablanca, un des plus grands marchés de GMS, y a procédé à deux ouvertures au courant de l'année 2009. Ceci en plus d'un deuxième point de vente à Agadir. Les trois ouvertures totalisent un investissement de 300 MDH et porteront le réseau de l'enseigne du groupe Chaabi à 11 magasins. Des ambitions intactes On peut donc avancer en toute confiance que, contrairement à d'autres secteurs, celui de la grande distribution a gardé ses ambitions intactes, malgré l'impact de la crise. Calquant leurs ambitions sur le niveau des dépenses des ménages, les nouveaux commerçants sont les premiers à saluer la volonté affichée du gouvernement de soutenir le pouvoir d'achat, à travers la révision à la baisse des taux d'imposition des revenus pour la deuxième fois en trois ans. Selon le département d'Ahmed Reda Chami, ministre du Commerce et de l'industrie, les indicateurs sont très favorables et affichent de belles perspectives. Mounia Boucetta, directeur du commerce intérieur, avait souligné, il y a quelques semaines, l'évolution du pouvoir d'achat des Marocains, mais surtout leurs habitudes de consommation. Les statistiques indiquent une augmentation moyenne de la dépense par habitant de 5% sur les 10 dernières années. Les comportements d'achat ont également évolué sensiblement vers le non-alimentaire, puisque les derniers chiffres laissent apparaître une régression des dépenses de première nécessité au profit d'une consommation de confort, de loisir et d'équipement. Autrement dit, le consommateur marocain imite de plus en plus le comportement du voisin européen, pressé par les nouveaux modes de vie (couples, petites familles, exigences de sécurité alimentaire, de transparence des prix, de gestion des budgets, de consommation hors domicile...). Autant d'éléments qui jouent en faveur du développement de la grande distribution et qui encouragent à l'investissement dans le secteur. Ce potentiel ne manque pas d'attirer l'attention des grands distributeurs à travers le monde pour le développement de réseaux ou de partenariats stratégiques au Maroc. Evolution exponentielle Cherchant des créneaux de développement externe et de nouveaux marchés pour appuyer leur croissance, les grandes enseignes, telles que Carrefour, Casino, Metro..., n'ont pas hésité à tenter leur chance sur le marché national, reléguant, définitivement, le cas Auchan aux oubliettes. Selon le MCI, la valeur ajoutée et l'emploi dans le secteur du commerce et de la distribution enregistrent une évolution exponentielle. Les responsables avancent une augmentation de 8,5% entre 2007 et 2008 et au moins autant en 2009. Quant à l'emploi, il a concerné 12,5% de la population active pour la seule année 2008. Les réalisations en 2009 ne sont pas encore chiffrées, mais la tendance à la hausse est visible. Les indicateurs des GMS sont quant à eux très parlants. Ces derniers ont vu leur croissance dépasser les 17% en termes de surface de vente entre 2007 et 2008 avec une quarantaine d'hypermarchés et une soixantaine de supermarchés. L'apparition du discounter turc BIM est plus que significative de la démocratisation de ce type de commerce. Depuis son lancement, la franchise croît à un taux de plus de 20%. Elle compte près de 3.200 points de vente pour 404 enseignes. Les déclarations des responsables sont très optimistes. A en croire quelques observateurs, BIM avance lentement, mais sûrement. Les bonnes résolutions du MCI Pour pallier le problème de la cherté et de l'indisponibilité de l'immobilier et de l'assiette foncière destinés à abriter des projets commerciaux, le programme RAWAJ/VISION/2020 recommande la réforme du Dahir du 24 Mai 1955 sur le bail commercial, dans le sens d'une meilleure protection du bailleur, l'incitant ainsi à offrir, en location, les biens dont il dispose. De même et en vue de lutter contre les spéculations sur les locaux commerciaux, il est proposé d'instaurer un droit de préemption permettant aux collectivités locales de récupérer les locaux non utilisés et de les mettre à la disposition des investisseurs. (source Plan Rawaj)