Les professionnels du secteur estiment que les chances de réussite de son modèle commercial sont faibles. Le hard discount a fait son entrée au Maroc, il y a une année, à travers les magasins de l'enseigne turque BIM. Le concept du hard discount est simple : un assortiment limité de marque propre, des prix affichés moins élevés que ceux des produits de référence, une maîtrise des coûts de fonctionnement et une simplification des processus. Tout porte à croire que le hard discount concurrencerait les enseignes de grande distribution classique ou du moins trouverait un succès fulgurant. Mais après un an d'implantation au Maroc, il semble que l'enseigne n'a pas vraiment changé les habitudes de consommation. Au départ, BIM avait annoncé un objectif de 40 magasins au Maroc en 2009, pour arriver à 250 magasins d'ici cinq ans et compte investir 63 millions de dollars dans ses opérations. Maintenant, les responsables de l'enseigne se montrent peu communicatifs. Contactés par le Soir échos, ils n'ont pas souhaité communiquer sur les réalisations de leur enseigne. Après un an d'exercice au Maroc, la direction de BIM estime qu'il est encore prématuré de tirer un bilan sur l'activité. Le management de la société préfère ne rien communiquer jusqu'à l'annonce des chiffres 2010, nous indique-t-on. Le cas de BIM est intéressant à suivre d'autant plus qu'il est la première enseigne de hard discount à s'installer au Maroc. Ce concept de niche, devrait se frayer un chemin dans le secteur de la grande distribution qui compte plus de 70 points de vente entre autres Marjane, Métro, Acima, Label'Vie et Aswak Assalam. BIM qui a opté pour la proximité avec les consommateurs, en misant sur des points de vente dans des quartiers de classe moyenne, semble avoir fait le mauvais choix, nous déclare un professionnel du secteur. Ajoutant que «la grande distribution n'est pas le seul concurrent du hard discount. Le réseau traditionnel, à savoir les épiceries, freine également son développement». Par ailleurs, le hard discount en tant que modèle économique n'arrive pas, jusqu'à présent, à convaincre des investisseurs potentiels et ce, en raison des marges réalisées. En effet, au moment où les grandes surfaces indiquent qu'ils ne réalisent pas des marges élevées, le hard discounter propose des prix moins élevés de 20 à 30% que les prix de référence ! En attendant les réalisations 2010 de l'enseigne, il se peut qu'un revirement de la situation s'opère et le concept connaisse le succès, comme il est le cas en Europe, surtout que l'enseigne turque bénéficie des accords de libre échange signés entre le Maroc et la Turquie.