Connu pour pratiquer des prix 25 à 35% moins chers que le marché, le nouvel entrant Turc Bim inquiète les responsables de l'enseigne du cash & carry, Metro. C'est déjà le début d'une veillée d'arme. L'enseigne Metro Maroc, spécialisée dans le cash & carry, craint de revivre encore une fois le même scénario avec le nouvel entrant turc Bim. Ce dernier, comme en Turquie, pourrait bien contrer sa politique de marques propres, dont l'objectif est de favoriser la production locale et de baisser les coûts de revient. Le risque est que Bim s'attaque à la clientèle professionnelle des épiciers avec des prix très compétitifs. Pourtant, ce géant du hard discount, dont le président devait arriver au courant de cette semaine, n'est pas encore tout à fait au point. Non seulement il peine à trouver une plate-forme prête à l'emploi, mais il reste encore confronté à des problèmes de foncier ou encore de locaux pouvant abriter ses superettes. En attendant, les responsables turcs ont pratiquement remédié à leurs problèmes de recrutement des compétences nécessaires au lancement de leur chaîne de superettes à travers le Royaume. Réorganisation en cours Ils n'ont pas hésité à recruter chez la concurrence, à commencer par Metro, dont le directeur senior bailleur des achats a été débauché. Pour le poste de directeur général, les responsables de Bim sont allés recruter sur leur marché naturel, la Turquie, un Marocain travaillant chez Décathlon, Ben Mezouar, et qui parle couramment la langue turque. Coïncidence ou pas, une réorganisation au sein de Metro Maroc est en cours. Jaouad Bennis, le PDG de Metro Maroc, serait sur le point de rejoindre la filiale française du groupe allemand. Son remplaçant serait un expatrié européen. Outre le succès de sa chaîne de froid, la filiale marocaine du groupe allemand ne parvient toujours pas à différencier sa clientèle, censée se composer avant tout de restaurateurs, hôteliers, épiciers et autres commerces. Mais qui aujourd'hui s'adresse également «officieusement» à la clientèle d'autres spécialistes de la grande distribution, notamment les particuliers. «Depuis que Metro a lancé sa chaîne de froid, elle se rend compte du potentiel existant chez les particuliers. Mais ce n'est pas une bonne chose, d'autant que l'épicier qui vient s'approvisionner chez Metro ne souhaite pas rencontrer son client du quartier dans les rayons», souligne ce professionnel du secteur de la grande distribution. Selon une source proche de Metro, un vent de repositionnement s'apprête à souffler au sein du spécialiste du cash & carry. ◆