Bien que l'Union du Maghreb arabe ne soit qu'une structure formelle de coopération entre les cinq pays qui la constituent, les choses semblent prendre une autre tournure. Malgré la crise dans la région du Sahel et le dernier épisode lié au Sahara marocain ainsi que les prérogatives de la Minurso, le contact continue. Dimanche dernier à Rabat, les ministres de l'Intérieur des cinq pays étaient au rendez-vous. La thématique que l'actualité impose est bien évidemment la sécurité dans la région et la lutte contre le terrorisme. Deux sujets qui poussent les pays membres à mettre de côté leurs différends pour s'attaquer au mal qui risque de compromettre leur stabilité. Le Maroc a toujours pris l'initiative dans ce sens comme l'a rappelé Mohand Laenser, ministre de l'Intérieur : «cette rencontre du Conseil des ministres de l'Intérieur était très importante et a contribué à renforcer le contact et à faciliter la communication entre les ministres, comme elle a été l'occasion d'aborder des thématiques qui préoccupent l'opinion publique dans la région». Contrairement à ce que l'on peut croire, cette rencontre s'est achevée sur du concret. Il a été convenu de créer une commission au niveau des experts qui tiendra des réunions trimestrielles régulières et chaque fois que nécessaire pour assurer le suivi. Ainsi, la partie marocaine a proposé que la première réunion de cette commission se tienne à Rabat avant la fin du mois de juin prochain. Ce qui a été favorablement accueilli par les membres du Conseil. Des groupes de travail seront formés au sein de la même commission pour examiner la coordination inter-maghrébine dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, l'immigration clandestine, le trafic humain, la drogue et les psychotropes, ainsi que le crime électronique et la protection civile. L'organisation s'améliore donc notamment en insistant sur l'importance du suivi de la mise en œuvre des recommandations et résolutions prises. Ceci, à travers des réunions annuelles des ministres de l'Intérieur des cinq pays, ainsi que des réunions de coordination avant chaque participation à des rencontres régionales ou internationales. «Concernant le militant amazigh marocain Khalid Zirari arrêté samedi en Algérie pour participation à une marche non-autorisée, il sera bientôt rapatrié au Maroc», a indiqué le ministre algérien de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia. Selon les informations présentées par ce dernier, Zirari a participé à une marche non-autorisée, organisée par un mouvement qui appelle à la séparation d'une partie du territoire algérien.