Le Masi poursuit sa correction en ce début 2013. Sur les dix premières séances de cette année, la contre performance se monte à près de 5% à quelques 8.900 points. Alors que le marché croyait à une certaine reprise en 2013, le baromètre de la place continue sur son trend baissier, confirmant ainsi le cycle baissier entamé depuis 2008. Déjà en 2012, la place terminait l'année sur la plus forte contre performance de la décennie, soit 15,13% à 9.200 points. En d'autres termes, le Masi revient à des niveaux semblables à ceux de 2006, reculant de 6 ans. Durant ce cycle baissier, le marché est actuellement en baisse de 28%, soit 8% annualisés. La tendance du marché pendant ce cycle de récession a été dictée par plusieurs éléments. D'une part, le contexte de crise induisant la baisse de la demande et la hausse des prix des matières premières, d'autre part, la frilosité des investisseurs vis-à-vis des secteurs dit défensifs qui ont vu leurs parts de contribution dans ce repli augmenter sanctionnent largement le marché. Pour les professionnels, le Bear Market actuel est fondamentalement différent de celui qui l'a précédé. La baisse dépasse désormais les 60 mois. À vrai dire, 2013 est considérée comme l'année de la restructuration. D'ailleurs, quelques professionnels prédisent «une année 2013 plus tranquille que 2012 et 2011» maintenant que le cap est donné pour une relance des marchés. Certains attendent également «un regain de confiance après l'excès de pessimisme». Concrètement, la seule échappée vraisemblable à cette situation critique est la fameuse réforme du marché financier. Les professionnels misent beaucoup sur la capacité d'une nouvelle législation à redonner un nouveau souffle au marché. Comme cela a été le cas avec la réforme d'il y a 20 ans (1993). Une régulation plus souple, de nouveaux instruments de spéculations, une panoplie de mesures qui se fait désirer. Certes, la mise en place d'une nouvelle mouture pour le marché se fera progressivement. Pour l'heure, rien de tout cela n'est en vue. Les professionnels clament qu'une telle correction devait se produire tôt ou tard afin d'accélérer le cycle baissier d'une place boursière qualifiée depuis plusieurs années d'être la plus chère de la région MENA. Contrairement aux autres pays de la région, la baisse qui s'opère au niveau de Casablanca trouve son origine ailleurs que dans le contexte géopolitique. Depuis 2011, la courbe du Masi s'est inscrite dans une tendance de baisse-stagnation-baisse sans pour autant donner le signal fort d'une reprise. «Maintenant, chacun voit le problème de la Bourse d'un cap différent entre le manque de réactivité de l'action politique, le mal-être de la compétitivité des labels marocains et l'étroitesse d'un marché boursier restreint à 5 ou 6 entreprises, cumulant l'essentiel des transactions quotidiennes», souligne un expert. Selon lui, le Masi devrait attendre les 8.200 ou 8.500 points pour que les investisseurs étrangers reviennent pour investir sur la place Casablancaise et initient un changement de tendance. Une réflexion des plus plausibles. Pour l'heure, ce sont les détenteurs des petites parts qui en souffrent. Parallèlement, peut-être que cette baisse est un mal nécessaire pour apurer la place de Casablanca d'un nombre de sociétés cotées fantômes, pour se restructurer et forger un modèle. Un nouveau modèle qui pourrait attirer du cash via des prises de participations, des partenariats, ou encore des introductions de taille. Une nouvelle orientation qui s'inscrit dans la vision du Maroc de devenir un hub financier régional via Casablanca Finance City (CFC).