La nouvelle de l'acquisition par le portugais Galp de 50% du projet d'exploitation du gisement de Tarfaya Off-shore, auprès de l'explorateur australien Tangiers a ressuscité le débat sur ce sujet polémique dans les Îles Canaries. La classe dirigeante canarienne redoute que ces alléchantes annonces incitent Madrid à réactiver, à la hâte, le processus d'exploration off-shore au large des côtes canariennes, mené par le groupe Repsol. Or, cette guerre déclarée par les dirigeants de l'archipel contre les prospections pétrolières commence à frôler la paranoïa. Suite à cette annonce faite par le groupe portugais, le maire de la municipalité de Fuenteventura, localité située en face de Tarfaya, a accusé le ministre espagnol de l'Industrie d'être derrière la propagation de ces nouvelles, afin que la population canarienne se soulève contre le pouvoir régional, hostile à toute prospection dans ses eaux territoriales. Cette version ne tient pas la route certes, mais reflète le degré avancé d'animosité entre le pouvoir central et régional à propos de cette course à l'or noir. Davantage logique dans son argumentaire, la députée porte-parole du parti nationaliste au pouvoir régional, Coalicion Canaria (CC), a mis en garde, mardi, contre les «conséquences géostratégiques très importantes avec le Maroc», en cas de forage sans une résolution définitive du problème de la délimitation des frontières maritimes entre le Maroc et les Îles Canaries. L'édile canarienne a estimé que ces crispations diplomatiques auraient pu être évitées si Madrid y avait mis du sien pour résoudre à jamais ce conflit.