Le ministère de l'Energie, des mines et de l'environnement (MEME) lance un appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour la conception et mise en place d'une unité flottante de stockage et de regazéification. Selon le ministère de l'Energie, des mines et de l'environnement (MEME), le Maroc, en tant qu'un importateur net d'énergie, est confronté à plusieurs défis tels que la diversification, la continuité et la sécurité d'approvisionnement, la compétitivité de son économie, la volatilité des prix, ou encore la réduction des émissions de gaz à effet de serre. À cet égard, plusieurs études menées par le département d'Aziz Rabbah révèlent un besoin grandissant en gaz naturel comme source d'énergie. Situation qui favorise une évolution tendancielle très favorable de la production mondiale, contribuant à une baisse significative des prix et une disponibilité d'offres sur les marchés internationaux. Et dans le cas du Maroc, les besoins en gaz naturel sont estimés à près de 5 milliards de m3 à l'horizon 2025. Partant de ce constat, le gouvernement, dans le cadre de sa stratégie énergétique, veut miser davantage sur le développement de l'utilisation des énergies renouvelables et la consécration du système d'efficience énergétique. La diversification des sources d'approvisionnement en hydrocarbures, l'élargissement de l'utilisation du gaz naturel font également partie de cette feuille de route. Et vu l'importante du gaz naturel pour la compétitivité, son développement sera initié progressivement en mettant du gaz naturel à la disposition des consommateurs (production d'électricité, industrie, etc.). Ce qui nécessite, dès à présent, la mise en place d'infrastructures solides adaptées. C'est dans ce contexte que le MEME a lancé un Appel à manifestation d'intérêt (AMI) afin de consulter le marché sur la conception et la mise en place d'une solution maritime pour l'approvisionnement en gaz naturel du marché national, notamment par une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU – Floating Storage and Regasification Unit). Dans le détail, il est question d'identifier les sociétés opérant dans les domaines du développement et de la construction des FSRU en vue du lancement éventuel d'un appel d'offres ou d'un Partenariat public-privé (PPP). Critères de sélection Par cet AMI, le MEME invite les sociétés à exprimer leur intérêt à participer à un appel d'offres pour le développement, la conception, le financement, la construction, l'exploitation et la maintenance du projet, ainsi qu'à confirmer leurs intentions et capacités à développer le projet en déposant un dossier d'expression d'intérêt. Une série de modalités ont ainsi été tracées pour les sociétés intéressées. En effet, outre la capacité, ces sociétés doivent présenter un projet qui devra proposer un système permettant la réception, le stockage et la regazéification. De plus, le projet devra être compatible avec les infrastructures maritimes du terminal d'accueil, qui sera localisé potentiellement au niveau de Nador West Med, Kénitra Atlantique, Jorf Lasfar ou Mohammédia. Un autre critère important est que le système de regazéification devra satisfaire aux besoins et aux contraintes techniques des distributeurs et des consommateurs locaux du gaz naturel. À cela, il faut ajouter les capacités de stockage prévues dans le cadre du projet qui doivent correspondre aux exigences légales, sans oublier le système de chargement sous forme de GNL ou , éventuellement, de GNC. La capacité de chargement, qui devra être en adéquation avec la capacité totale mentionnée plus haut, ainsi que les systèmes de sécurité et de sureté aux standards internationaux font également partie de la liste des critères retenus pour ce «projet». Dans sa note de cadrage, le MEME rappelle que le secteur de l'énergie connait des évolutions extrêmement importantes tant au niveau économique, technique que géopolitique. Et pour accompagner cette évolution sur le plan réglementaire et législatif, le code gazier a été élaboré et mis en circuit administratif pour être publié par la suite. Ce texte offre un cadre permettant le développement des infrastructures gazières nécessaires et la mise en place d'un marché ouvert et résilient avec des niveaux de concurrence suffisants au profit des consommateurs marocains. Khadim Mbaye / Les Inspirations Eco