Le département de tutelle a procédé à la signature de douze de contrats d'objectifs afin de pallier les insuffisances des interventions urbaines. Un saut qualitatif en matière d'aménagement du territoire est acté par la signature, mardi à Rabat, de 12 contrats d'objectifs à vocation régionale. Le département de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville entend par là mobiliser les départements régionaux du ministère dans le déploiement de son plan de relance. Ces contrats d'objectifs fixent des engagements réciproques en vue d'améliorer l'efficience de l'ensemble des interventions. Ces conventions sont basées sur une approche participative, et s'inscrivent dans le cadre de la mise en oeuvre du chantier de la régionalisation avancée et de la décentralisation pour une relance économique territorialisée permettant d'atteindre les 17 Objectifs du développement durable (ODD), notamment l'objectif 11 pour un modèle de développement durable, intégré, inclusif et attractif. Le contrat-objectif régional se veut également un outil contractuel devant permettre au ministère d'accompagner et de suivre de près la mise en œuvre de son plan d'action en matière d'aménagement du territoire, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville. Lesdits contrats tracent la stratégie propre à chacune des douze régions du pays, en se basant sur les études déjà réalisées au niveau régional, notamment les schémas de développement et les schémas d'armature rurale. Il s'agit surtout d'actualiser les documents d'aménagement du territoire «afin d'affirmer le cachet architectural régional et local». Ils déclinent les engagements des départements régionaux et locaux du ministère pour mettre en œuvre au niveau de chaque région son plan de relance de 2021 et déterminent les mesures de suivi et d'évaluation des programmes convenus sur la période d'une année. Un contrôle rigoureux Ce qui est certain, c'est que la nouvelle orientation de la politique urbaine accordera un plus grand poids à la fonction de contrôle. L'idée est de remédier, dans les délais, aux irrégularités urbanistiques et architecturales, appliquer scrupuleusement les documents d'urbanisme et réaliser les projets d'équipement urbain. Il s'agira donc d'établir des règles de construction à vocation régionale, avec des bilans périodiques de l'aménagement du territoire qui seront réalisés dans chaque région. En outre, la gestion des risques liés à la planification urbaine s'articulera autour d'une approche intersectorielle. Notons également, parmi les priorités, la réduction des écarts de développement au sein du monde rural. Il s'agit de promouvoir une approche territoriale participative favorisant la convergence des interventions dans les centres ruraux et périurbains, comme le prévoit la feuille de route de l'Exécutif. Notons que les grands projets jusqu'ici bloqués sont actuellement en cours d'examen. Les données montrent que 28% des grands projets portant sur l'aménagement du territoire et de l'urbanisme, soit 6.451 dossiers, devraient être dénoués au cours de cette année, sachant que l'Etat a décidé de réexaminer 4.841 dossiers, soit 75% des projets concernés. Dans le même registre, les investissements générés par les projets en cours d'étude dépassent 10,9 MMDH. D'autres indicateurs montrent que le taux de traitement des dossiers a positivement évolué depuis août dernier, avec 52.894 dossiers examinés depuis le deuxième semestre 2020. Pour lever les entraves procédurales aux projets d'aménagement du territoire et d'urbanisme, la feuille de route de 2021 se base essentiellement sur la mise en place d'un cadre institutionnel unifié qui permettra au gouvernement de relancer les projets en stand-by depuis l'avènement de la pandémie. Le nouveau schéma met aussi en avant la généralisation des observatoires régionaux des dynamiques spatiales, après que quatre entités aient été instaurées courant 2020. Un géoportail national pour les documents de l'urbanisme En marge de la rencontre qui a connu la signature des contrats-objectifs régionaux, un autre projet non moins stratégique a été lancé. Il porte sur un géoportail national des documents de l'urbanisme approuvés, en coopération avec 29 agences urbaines du Royaume (www.taamir.gov.ma). Il s'agit d'une plate-forme cartographique et numérique à même de soutenir les efforts déployés dans le domaine de l'authentification des documents de l'urbanisme et la fourniture de données urbanistiques assorties de coordonnées géographiques nécessaires pour accompagner l'investissement et le développement territorial. Ce portail en ligne permettra la publication électronique de 690 documents urbanistiques approuvés dans leur première version et enrichis de façon permanente, sur la base des services numériques fournis par les agences urbaines tout en assurant l'inclusion numérique des documents d'urbanisme approuvés. Le pilotage stratégique renforcé La rénovation du modèle d'aménagement du territoire est l'une des grandes équations posées devant le département de Nouzha Bouchareb, avec 12 objectifs en ligne de mire. Le pilotage stratégique qui a été attribué à une nouvelle commission interministérielle devrait améliorer la gestion durable des espaces urbains, ainsi que la mise en place de mécanismes de veille pour renforcer le rôle de l'observatoire national des dynamiques territoriales. Le nouveau cadre de pilotage devrait aussi favoriser la gestion du dossier des centres ruraux émergents, mettre à jour l'ensemble des données relatives à l'encadrement du monde rural et réviser le cadre d'exécution des grands projets qui sont à l'arrêt. Cette année, le gouvernement a pu «réaliser un diagnostic stratégique ainsi que le projet détaillant les orientations préliminaires de l'aménagement du territoire», indique la feuille de route de l'Exécutif qui précise aussi qu' «en 2021, un débat national sera organisé afin d'adopter les grandes orientations qui s'étendront jusqu'en 2050». Younes Bennajah / Les Inspirations Eco