La volonté du ministre de l'Education nationale ne va pas fléchir après la rentrée scolaire. Face aux dysfonctionnements du système éducatif, le département de tutelle compte rester ferme et faire appliquer pleinement la circulaire interdisant aux enseignants du public de glaner des heures supplémentaires au sein des établissements privés. «Je ne vais pas me taire face aux multiples dysfonctionnements du système éducatif et l'enseignement privé restera dépendant de l'article 345 du Code du travail», a indiqué le ministre de tutelle, Mohamed El Ouafa, devant la Chambre des représentants en début de semaine. Surchauffé par les diatribes de plusieurs députés de l'opposition, notamment du PAM, le ministre de tutelle a précisé que le contrôle exercé par son département sur les établissements scolaires privés, s'applique au contenu pédagogique des programmes enseignés, alors que «c'est au ministère de l'Emploi de faire respecter les droits des salariés du privé», a-t-il insisté d'un ton tranchant. Toutefois, sans aller jusqu'à accuser ouvertement les établissements du privé de méconnaître les droits de leurs formateurs, essentiellement le non-paiement des cotisations à la CNSS, El Oufa a annoncé avoir tenu une réunion en début de semaine avec son homologue de l'Emploi, Abdelouahed Souhail, durant laquelle le bilan des inspections effectuées en 2011 a révélé que plusieurs réglages restent à apporter. Le but étant notamment de gérer de manière définitive les problèmes de certains établissements avec la CNSS. Sans indiquer le nombre d'établissements concernés par la régularisation de leur situation, le ministre de l'Education a réitéré sa volonté d'aller jusqu'au bout dans sa démarche. La rentrée scolaire a vu en effet plusieurs inspections menées au sein des établissements pour le contrôle de conformité des structures éducatives aux nouvelles exigences de recrutement de leurs enseignants. Encore une fois, El Ouafa n'a pas préféré s'étendre sur les détails des résultats de ces inspections, qui «ne seront pas occasionnelles». Jusqu'à présent, et après l'échec des pourparlers quant à une période de grâce pour les établissements scolaires privés, c'est l'application pure et dure de la loi du travail qui sera de mise. L'implication du département de l'Emploi et de la CNSS ne semble pas être fortuite, puisqu'elle tend à mettre davantage la pression sur les établissements privés ne remplissant pas la condition de la couverture sociale de leurs enseignants. En effet, ces derniers demeurent les plus concernés par la circulaire interdisant l'emploi temporaire des enseignants du public. Les députés ont pour leur part appelé à une démarche participative dans la gestion de cette question épineuse et à ne pas «prendre des décisions unilatérales qui induisent que le gouvernement n'est pas encore sorti de sa logique de tutelle pour adopter une attitude participative», comme l'a souligné Abdellatif Ouahbi, président du groupe du PAM au sein de la Chambre des représentants.