Rien ne semble arrêter les ambitions de Coface (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur) au Maroc et en Afrique de l'Ouest et Centrale, où les difficultés d'accès à l'information et les contraintes de développement du crédit inter-entreprises laissent présager un grand potentiel de développement pour ce groupe aux ramifications internationales. Présent dans 13 pays africains, dont 9 proposent la solution assurance-crédit, le groupe ambitionne de passer à la vitesse supérieure en 2013. Une dynamique enclenchée déjà en cette année 2012. Après la Côte d'Ivoire et le Sénégal où Coface vient de conclure un accord de partenariat technique avec Axa, permettant pour la première fois aux entreprises de ces deux pays d'avoir accès à ses services d'assurance-crédit, le choix s'est porté sur le Ghana. Il y ouvre sa 9e entité dans la région. Les entreprises ghanéennes peuvent ainsi avoir accès à ses services suite au partenariat conclu avec Activa International Assurances Ghana, membre du réseau d'assureurs africains «Globus». «Le choix du Ghana n'est pas anodin. Le Ghana qui constitue la 2e économie d'Afrique de l'Ouest est un pays à risque moyen. Son PIB a été multiplié par trois en 10 ans. Son environnement des affaires est propice. Il est passé en six ans de la 160e à la 60e place du classement Doing Business de la Banque mondiale», a argué Jean-Marc Pons, DG de la région Maghreb, Afrique de l'Ouest et Centrale, lors de la conférence de presse tenue le 11 octobre à Casablanca. Il apparaît ainsi, que Coface, spécialiste de l'évaluation des risques pays, est à la conquête de marchés à fort potentiel de croissance et dont le risque pays est moyen. Une politique d'expansion qui pourrait en quelque sorte aiguiser les appétits des opérateurs marocains, qui projettent de s'ouvrir sur les marchés africains. «Notre expansion au Ghana, en Côte d'Ivoire et au Sénégal est une étape supplémentaire pour soutenir le développement de nos clients dans une région commercialement dynamique qui offre un important potentiel de croissance», a laissé entendre Jean-Christophe Battle, directeur adjoint de la région Méditerranée et Afrique de Coface, qui a rejoint la compagnie il y a deux mois, en qualité de directeur général. La responsabilité est désormais plus large. Jean Christophe Battle, Directeur adjoint de la région Méditerranée et Afrique, Coface. Les Echos quotidien : Comment évolue votre activité au Maroc ? Jean-Christophe Battle : Coface n'a pas une compagnie d'assurance au Maroc. Nous travaillons directement en partenariat avec Axa. Notre présence est forte au Maroc, nous devenons un opérateur qui développe l'assurance crédit et l'information. Notre ambition pour 2013 est de continuer à développer le marché marocain qui, en matière d'assurance-crédit, est le deuxième en Afrique après l'Afrique du Sud. On veut y jouer un rôle extrêmement important à la hauteur de nos ambitions sur tout le marché africain. Ainsi, nous allons renforcer notre dispositif localement. Nous aurons également d'autres projets qui seront dévoilés ultérieurement sur notre évolution en 2013 en Afrique et surtout au Maroc, puisque ce pays est le marché le plus important. Êtes-vous plus actifs dans l'assurance-crédit ou dans le factoservice au Maroc ? Au Maroc, c'est plutôt de l'assurancecrédit direct que l'on développe, car il s'agit d'un marché de contrat d'assurance-crédit qui est mature en matière d'expertise. Les entreprises marocaines sont suffisamment structurées pour gérer en direct ce type de contrats. L'idée pour nous est de supporter Axa dans la commercialisation des contrats d'assurance-crédit. Pour ce qui est du factoservice, je tiens à préciser qu'on ne peut pas tout faire en parallèle, bien qu'il s'agisse d'un créneau que l'on aimerait bien se développer. Nous discutons aujourd'hui avec les banques marocaines pour leur expliquer la solution du factoservice. Dans le cadre de ce type de partenariat, la banque fournit le capital et nous, l'expertise de gestion. Coface ambitionne d'augmenter ses engagements dans le futur, qu'en est-il alors de la réassurance de Coface en 2013 ? Nous avons un programme d'assurance négocié annuellement au niveau du groupe. Au Maroc, comme nous travaillons avec Axa, il est prévu un traité spécifique de réassurance avec cette compagnie qui est réassurée sur les marchés internationaux, pour justement avoir des capacités financières. Ceci est en train d'être négocié. Les capacités financières sur le marché international sont bonnes, je n'ai pas de souci pour la mise en place des contrats de réassurance pour 2013.