«Zaynab, reine de Marrakech» a été le premier roman de la journaliste et écrivaine marocaine Zakya Daoud, mais ce roman se penche sur un bel épisode de l'histoire du Maroc et Zakya Daoud en discutera une nouvelle fois, le mercredi 10 octobre prochain à la villa des Arts de Casablanca. Ce roman a pour thème le personnage de Zaynab Nefzaouia dans une allure romanesque pour bien tenir compte de l'importance de ce personnage historique dans l'histoire du Maroc et de la ville ocre, Marrakech, dont elle a été «la souveraine». En effet, Zaynab Nefzaouia est une de ces femmes qui, à travers un destin hors du commun, incarnent un lieu, une époque, un mythe. Née en 1039 au pied de l'Atlas, son destin est d'avoir épousé, en quatrièmes noces, Youssef Ibn Tachfin, le fondateur de la dynastie almoravide. Parti d'un petit royaume divisé, il parvint par l'épée et par le verbe à rassembler autour de lui la presque totalité du Maghreb, de l'Atlantique à l'Algérois, du désert à la mer, avant de conquérir l'Andalousie. Si Zaynab n'avait été qu'une des épouses muettes de ce prince de l'épopée, on ignorerait jusqu'à son nom. Mais la légende et aussi en partie l'Histoire lui attribuent le mérite d'avoir fondé Marrakech la Splendide et, par son génie politique, d'avoir plus que secondé son impérial époux dans ses conquêtes. Ainsi, à partir des rares éléments historiques disponibles, Zakya Daoud a construit un roman historique envoûtant qui nous fait vivre la conquête de la péninsule Ibérique par les musulmans au XIe siècle. La fascination de l'écrivain pour ce personnage tient quelque part de son engagement pour la cause féministe. En effet, Zakya Daoud, de son vrai nom Jacqueline Loghlam née David, est née en 1937 à Bernay en France. Née française, elle devient citoyenne marocaine en 1959. Elle débute sa carrière journalistique en 1958 à la radio marocaine, puis deviens correspondante au Maroc de l'hebdomadaire Jeune Afrique. À la demande de l'hebdomadaire africain, Jacqueline Loghlam signait ses articles sous le pseudonyme de Zakya Daoud, un nom d'emprunt qui devient plus tard son nom d'usage. En 1966, elle devient rédactrice en chef de Lamalif. De 1989 à 2001, Zakya Daoud contribue à plusieurs publications françaises notamment Maghreb-Machrek, Arabies et Le Monde diplomatique.