Le gouvernement espagnol multiplie les gestes en direction de son homologue marocain. Le Conseil des ministres espagnol a donné jeudi son feu vert pour la signature 'une convention bilatérale entre le Maroc et l'Espagne, visant à exempter de visa les ressortissants des deux pays, titulaires du passeport de service. Il s'agit d'un document de voyage délivré par les autorités du pays à des fonctionnaires, qui n'appartiennent pas au corps diplomatique et donc, ne sont pas éligibles à la détention d'un passeport diplomatique. Toutefois, ils accomplissent des missions à l'étranger au service de leur pays. Cette mesure profite principalement aux ressortissants Marocains, étant donné que les Espagnols sont dispensés de visa pour leur entrée au Maroc, quand la durée du séjour est inférieure à trois mois. La convention en question devrait être probablement ratifiée lors du sommet de haut niveau entre les deux gouvernements, le 3 octobre à Rabat. L'exemption de visa est régie par un règlement de l'Union européenne, daté de 2001. Ledit texte stipule que les Etats membres de l'UE peuvent prévoir des dérogations à l'obligation de visa pour les titulaires de certains passeports délivrés par des pays en dehors de l'UE. L'Espagne et l'Algérie, par exemple, ont signé un accord similaire en février 2008. La mise en place de cet accord devrait traduire donc en actes ces discours élogieux sur la bonne santé des relations bilatérales. De surcroît, le texte est une réplique espagnole aux requêtes formulées par le royaume, dans lesquelles il sollicitait un assouplissement des procédures d'obtention de visa en faveur de ses ressortissants. Cette question a été d'ailleurs soulevée par le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Charki Draiss, lors d'une réunion de travail avec la Secrétaire générale espagnole pour l'immigration et l'émigration, à Marrakech, début septembre. Lors de cette rencontre, Draiss avait appelé l'Espagne à faciliter l'octroi des visas aux Marocains, ainsi qu'aux responsables et hommes d'affaires. Toutefois, il semble que sa pétition n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Certes, cette convention ne concerne que les chargés de mission et les officiels mandatés par les autorités marocaines, néanmoins il s'agit d'une initiative chargée de symboles, particulièrement en ces temps où les deux pays s'apprêtent à ouvrir un nouveau chapitre dans les relations maroco-espagnoles.