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Finances publiques : Dos au mur
Publié dans Les ECO le 26 - 08 - 2012

Acculé, le gouvernement doit absolument faire des économies pour maintenir le déficit budgétaire dans des proportions soutenables et surtout pour que ses réserves ne descendent pas en-dessous de la ligne rouge des deux mois d'importations. Il s'agit d'une entreprise fort délicate, dans la mesure où, en plus de la crise qui sévit chez nos partenaires européens, des données structurelles sous-tendent la détérioration de nos comptes nationaux. Naguère affiché comme clef de voûte de la résilience marocaine, le modèle économique national basé sur la vigueur de la demande intérieure atteint indéniablement ses limites. La raison en est, d'une part, que la demande des ménages se porte en grande partie sur les biens de consommation importés, aggravant ainsi la balance commerciale et plus grave encore la balance des paiements. D'autre part, le volontarisme des investissements publics pèse lourdement sur une situation budgétaire déjà fragilisée par les charges de compensation qui ne manquent pas à leur tour de grever le déficit de la balance des paiements. Somme toute donc, l'Exécutif, en quête d'économies, devra forcément se pencher sur les deux composantes de la demande nationale. En ce qui concerne la demande des ménages, les augmentations salariales consenties lors du dialogue social 2011 sont une pilule qui a encore du mal à passer. De manière générale, le pouvoir d'achat, qui s'est considérablement amélioré lors de la dernière décennie, représente désormais un poids certain pour notre balance des paiements, tant les ménages marocains se sont révélés prompts à céder devant la tentation des produits importés plutôt que d'opter pour les produits locaux. Difficile de contrebalancer cette tendance sans envisager l'option «dévaluation».
L'option dévaluation
Jusqu'ici jugée «artificielle», cette solution a à la fois le bénéfice de rendre les biens d'équipement importés plus chers d'une part et d'améliorer la compétitivité de nos exportations d'autre part. Toutefois, il ne faut pas oublier qu'une partie des importations est dédiée aux biens d'équipement nécessaires au développement des entreprises marocaines et surtout qu'une grande part de ces importations concerne l'énergie. Aussi, une dévaluation aurait pour effet de surenchérir une facture énergétique déjà explosive et de fait de grever les facteurs de production des entreprises marocaines. Le choix stratégique à ce niveau s'avère donc éminemment cornélien. Toujours est-il que si le ministre des Finances se dit ouvert quant à la convertibilité du dirham et son panier de devises, il va de soi que cette question est à prendre avec toute la précaution nécessaire. L'autre solution envisagée pour endiguer la progression inquiétante des importations a trait aux barrières non tarifaires. Ainsi, s'il n'est, pour l'instant, nullement question de remettre en cause les accords de libre-échange, le gouvernement affiche comme envisageable la possibilité d'introduire de nouvelles normes douanières qui pourraient freiner un tant soi peu le flot des importations. Cette option est envisagée à mots couverts par le ministre des Finances, mais ouvertement annoncée devant les élus du peuple par le chef du gouvernement. Mais c'est sans doute Nizar Baraka qui a raison dans sa retenue, dans la mesure où l'annonce de Abdelilah Benkirane constitue un mauvais signal pour nos partenaires internationaux, qui ne manqueront pas de crier au loup, dénonçant une volonté protectionniste de l'Exécutif marocain et pourraient même avoir recours à des sanctions sous couvert de réciprocité. Aussi, si cette solution est privilégiée, elle doit être menée avec une précaution et surtout une discrétion quasi absolue. De toutes les manières, les pistes de réflexion de l'Exécutif doivent se faire beaucoup plus larges. Ainsi, alors que jusqu'à il y a quelques mois, officiels et observateurs s'accordaient à maintenir le volontarisme des investissement publics pour soutenir la demande intérieure et dans son sillage la croissance nationale, l'avis se fait désormais plus tranché. En effet, l'Exécutif sait désormais qu'il n'a plus les moyens de maintenir le trend des investissements de la décennie écoulée. Faute de pouvoir appuyer à fond sur la pédale de frein, au risque de basculer l'économie nationale dans la récession, il envisage tout du moins de tempérer son ardeur en la matière.
Décompenser et vite !
Ainsi, les grands projets d'infrastructures devraient désormais se faire plus rares. Toutefois, le moyen le plus efficace pour le gouvernement de faire des économies reste la réforme du système de compensation. Il n'échappe à personne que cette fameuse caisse est devenue depuis quelques années déjà un vrai boulet pour le budget de l'Etat et qu'à cet effet, la décompensation peut représenter une véritable bouffée d'oxygène pour l'Exécutif. Jusqu'ici le manque de volonté politique avait bon dos pour expliquer le retard enregistré sur cette réforme. Aujourd'hui, les responsables n'ont plus le choix. Ils ont d'ailleurs fait un premier pas dans ce sens en opérant la récente augmentation des prix du carburant, qui a donné un peu plus de réalité à ceux-ci. En tout cas, le ministre des Affaires économiques et générales, en charge de ce dossier, plaide l'imminence de cette réforme et devrait bientôt entamer les discussions avec les secteurs concernés. Najib Boulif a même fait état de son intention de négocier des contrats-programmes avec ces secteurs, afin de les préserver d'une décompensation trop brusque. En tout cas, si ce chantier est mené rapidement, il pourrait permettre à l'Etat de faire quelques très bienvenus milliards de dirhams d'économies. Dans ce sens, le recours à la désormais polémique ligne de précaution et de liquidité auprès du FMI est censé sécuriser le processus face à un probable renchérissement des prix du brut, à des niveaux qui avoisineraient les 140 dollars le baril. In fine, les pistes de réflexion qui concernent les moyens de faire des économies sont nombreuses. Elles peuvent même être menées simultanément. Le but est bien évidemment de juguler le déficit et de le maintenir comme annoncé par le gouvernement en deçà des 6%. Un objectif difficile à tenir, même si l'Exécutif compte sur la manne étrangère pour tirer son épingle du jeu. L'apport des pays du Golfe est à ce titre plus qu'attendu, peut être même plus que le montant qui sera levé comme annoncé en octobre prochain. Toutefois, au delà des potentielles économies et des fonds levés à l'étranger c'est sur la compétitivité du tissu économique national que l'effort des responsables devrait se porter. Faute de quoi, l'Exécutif ne ferait que retarder l'échéance de difficultés autrement plus préjudiciables...


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