Le lancement des premières agences tant attendues de développement touristique (ADT) serait retardé d'une année. «Les huit ADT seront créées progressivement et selon la maturité des territoires touristiques. Le démarrage effectif des premières agences est programmé à partir de fin 2013», expliquait ainsi le ministère du Tourisme dans un communiqué diffusé vendredi dernier. Cette décision a été décidé à la suite d'une réunion de suivi de la stratégie touristique Vision 2020, tenue le même jour de la publication du communiqué, entre le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad et les représentants de la Fédération nationale du tourisme (FNT). Consacrée à l'examen du plan de mise en œuvre de la nouvelle structure de gouvernance du secteur du tourisme, conformément au contrat-programme national de la Vision 2020, cette réunion a levé le voile sur les difficultés de mise en œuvre de ces nouveaux outils institutionnels. En outre, ce chantier est estimé comme lourd à gérer, étant donné ses liens trop étroits avec le projet de régionalisation avancée. Il est à rappeler que les ADT constituent le socle de la vision 2020, à côté de la Haute autorité du tourisme (HAT), qui veillera à la bonne exécution de la stratégie et garantira également l'efficacité en termes de suivi, d'ajustement et d'arbitrage dans la mise en œuvre de la Vision 2020. Leurs principales missions sont de suivre l'exécution des feuilles de route régionales, de développer l'attractivité des destinations et de piloter les projets stratégiques pour garantir l'efficacité de leur exécution. Elles seront l'interlocuteur unique sur toutes les questions liées au tourisme et de véritables plateformes de concertation. En effet, la stratégie touristique nationale prévoit l'adaptation de l'architecture institutionnelle du secteur du tourisme, à travers un nouveau dispositif institutionnel, dont l'objectif est de renforcer le leadership du secteur, notamment au niveau régional, de s'inscrire dans la logique d'aménagement intégré du territoire et de disposer, au niveau régional, de plateformes de concertation structurées et institutionnalisées, en mesure de gérer et de fédérer les différentes parties prenantes locales du secteur touristique. Il faut dire que ce dispositif est difficile à mettre en place, d'autant plus que certaines régions, notamment Marrakech et Agadir, ne veulent pas abandonner les CRT (Centres régionaux du tourisme) auxquels elles sont fortement attachées. Cela contribue également à retarder l'aboutissement du projet des ADT, qui constitueront le bras armé de la politique régionale, garant de la mise en œuvre de la stratégie territoriale, alors que les professionnels du tourisme s'attendaient à son bouclage avant la fin de l'année 2012.