Les «profits warning» semestriels tombent au fil de l'eau. Après Delta Holding et Colorado, c'est au tour du Groupe Sonasid et de Maghreb Oxygène d'annoncer un retrait de leurs résultats consolidés au terme des six premiers mois de cette année. Ainsi, l'évolution de l'activité du sidérurgiste a été affectée par deux principaux facteurs. Dans un premier temps, c'est le résultat financier de sa filiale Longométal Armatures qui fait défaut. Et pour cause, la maison mère a dû diligenter au cours du premier semestre un audit de sa filiale, lequel s'est traduit par des changements managériaux, ainsi que par la mise en place d'un plan de redressement. Le second facteur impactant les réalisations du groupe est plutôt d'ordre conjoncturel. Selon le management, le climat des affaires au cours du second trimestre de 2012 s'est traduit par un manque de liquidités corrélé à un recul des couvertures par les organismes spécialisés d‘assurances clients. De plus, le développement des importations dans un contexte de démantèlement douanier et de surcapacité critique en Europe, s'est traduit par une forte pression sur les prix. Cela est lié à une certaine augmentation des prix de la ferraille, notamment locale d‘une année à l'autre. Un autre facteur conjoncturel et non des moindres, est celui de la croissance. En effet, le sidérurgiste avance que cette dernière a été moindre que celle prévue, notamment du fait du retard du démarrage des investissements publics en infrastructures. En Bourse, ce n'est pas la bonne forme pour le titre Sonasid. Avec une contreperformance annuelle de 28,2%, il est considéré comme l'un des titres qui ont subi pleinement les effets de la conjoncture. Lors de la séance du jeudi 16 août, l'action affichait l'une des plus fortes baisses et s'échangeait à 1.382 DH. Concernant Maghreb Oxygène, la société annonce que ses résultats semestriels devraient être bénéficiaires, bien qu'en repli par rapport à l'exercice précédent et aux prévisions établies. En effet, durant la première moitié de cette année, le secteur des gaz industriels et médicaux n'a pas été épargné par le ralentissement de la croissance de l'économie d'une part, mais également de la persistance d'une certaine concurrence déloyale d'autre part. Parallèlement, le secteur a subi le contre coup de l'effondrement des prix initié l'année dernière par des opérateurs offrant des produits pas toujours en phase avec les standards de qualité admis. Dans ces conditions, la filiale du Groupe Akwa a dû déployer un arsenal de mesures pour défendre ses intérêts et préserver sa rentabilité. Le management de la société annonce la poursuite des efforts d'assainissement du secteur par le biais de procès intentés à l'encontre des principaux contrefacteurs des produits et marques commerciales. Egalement, parmi les mesures de rigueur, la maîtrise et l'optimisation de charge ainsi qu'une fidélisation du portefeuille de clients existants. À noter que Maghreb Oxygène a procédé à la nomination d'un nouveau management à même d'insuffler une nouvelle dynamique à la société en adéquation avec son environnement actuel. En perspectives, l'industriel demeure confiant en sa capacité à poursuivre son développement et ambitionne tout de même de renouer rapidement avec la croissance. En Bourse, le titre s'échange à 240 DH. Il affiche une excellente résilience face à la tendance baissière du marché. Depuis le début de l'année, la contreperformance se chiffre à 0,41%. Sur le plan des multiples, MOX réalise un bénéfice par action de 8,64 DH et un rendement de 2,92%, avec un pay-out de 81,02%.