La bonne santé financière de la Société centrale de réassurance (SCR) se confirme. L'agence internationale de Rating A.M. Best, spécialisée dans les sociétés financières, vient de confirmer la note du réassureur national de B++ pour sa solidité financière (Financial Strength Rating) et de bbb pour l'octroi de crédit (Credit Issuer Rating). Les deux appréciations sont restées sur des perspectives stables. «Le rating de la SCR traduit le positionnement de la SCR en tant que réassureur national au Maroc, ainsi que son bon positionnement sur les marchés nord-africains. Il témoigne également de sa bonne performance opérationnelle et de son risque de capitalisation maîtrisé», souligne d'emblée le rapport qui accompagne le rating. En outre, les deux notes tiennent également en compte le soutien explicite fourni par l'Etat, via l'accord d'absorption globale de la perte. L'agence internationale de notation considère le niveau actuel de risque de la SCR comme conforme, même si ce dernier a diminué en 2011 suite à une baisse des plus-values sur le portefeuille d'investissement. Toutefois, «compte tenu de l'importance de ce dernier sur les investissements en capital, le réassureur se voit exposé aux fluctuations et à la volatilité des marchés financiers», précise A.M. Best. D'autre part, la SCR maintient toujours sa position de réassureur de premier plan sur le marché marocain. Cela dit, l'agence de notation encourage la compagnie à se tourner vers un nouveau profil d'affaires, qui est la protection en catastrophe naturelle. D'ailleurs, sa mise en œuvre est actuellement en projet. En effet, les investisseurs étrangers demandent aujourd'hui la couverture en matière de terrorisme et de catastrophe naturelle. A.M. Best s'attend à ce que le revenu des primes supplémentaires qui devraient être générées à partir de ce schéma de réassurance, compense à moyen terme la diminution du volume d'affaires. Ce potentiel s'élève à 1,3 MMDH, ce qui remplacera amplement la cession légale. En 2011, la SCR a réalisé un bénéfice net de 392 MDH contre 342,8 MDH en 2010, soit une légère hausse de 0,14%. Le chiffre d'affaires quant à lui, ressort à 3,06 MMDH. Ainsi, la société a réussi à préserver ses acquis avec des cessions légales d'environ 1,14 MMDH, alors que les cessions facultatives ont été de 848,38 MDH. Au terme de cette année, A.M. Best table sur un résultat avant impôts qui devrait s'établir 400 MDH. Cette baisse reflète principalement une réduction continue des affaires souscrites corrélée au fait que la cession légale sera progressivement supprimée d'ici 2013. Par ailleurs, la SCR est détenue à hauteur de 95% par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). Cependant, un réglage survient lors de l'affectation des bénéfices. Le résultat est réparti à 100% avec la moitié allant dans les caisses du Trésor. Cette répartition est justifiée du fait «de la garantie d'équilibre offerte par l'Etat au réassureur». Cela dit, l'agence de notation pourrait revoir la notation du réassureur national à la hausse, à condition d'une part, que le niveau risque-pays du Maroc le soit aussi et d'autre part, que la SCR fasse preuve d'une croissance maîtrisée de son activité de marché, combinée à une solide performance technique. Parallèlement, la pression à la baisse de la notation pourrait se produire si le développement d'affaires de la SCR devait avoir un impact négatif sur ses fondamentaux techniques ou encore si le risque-pays du Maroc, tel qu'évalué par A.M. Best venait à se détériorer.