Un bilan du plan d'urgence devant les députés. C'est là l'une des implications directes de la nouvelle Constitution qui exige que le Parlement soit concerné de très près par l'évaluation de l'ensemble des stratégies sectorielles lancées ou poursuivies par le gouvernement de Benkirane. La séance d'aujourd'hui qui se déroule en plénière marque avant tout la fin du plan d'urgence lancé par Ahmed Akhchichine, le ministre sortant de l'Education nationale. C'est donc un double enjeu pour le département de Mohamed El Ouafa, qui doit combiner aujourd'hui les exigences de la continuité prônée par la déclaration de politique générale du gouvernement, mais en même temps ne pas porter la responsabilité des échecs qui seront avoués. Entraves Au sein des groupes parlementaires, il s'agira d'une séance d'écoute avant de pouvoir discuter en comité restreint au sein de la commission de l'enseignement avant de pouvoir aboutir à des recommandations à intégrer dans le Plan d'actions du département de tutelle. Des entraves liées à l'enclavement en passant par les limites des programmes de lutte contre l'abandon scolaire et les grèves ont été le talon d'Achille du plan d'urgence au point qu'une année blanche allait être décidée lors de l'année scolaire 2010-2011 où un total de 11 jours avait été enregistré comme moyenne mensuelle des mouvements de désœuvrement collectifs décrétés. Si la page des grèves semble actuellement tournée, ce sont les questions liées au renforcement de l'offre éducative tout comme à la qualité de l'enseignement public qui sont posées pour le département d'El Ouafa à l'heure de la prochaine rentrée. Le régime des recrutements continue de s'aligner en tête des urgences à régler après l'échec de l'expérience du recrutement via des contrats à durée indéterminée et le non renouvellement des délégations des pouvoirs de recrutement qui avaient été accordés aux académies régionales. Cette performance avait poussé durant 2011-2012 à chercher un autre régime qui s'appuie désormais sur la mise en place de licences professionnelles spécialisées dans l'éducation. Cela a concerné au départ 3 universités mais également la création de nouveaux Centres pédagogiques régionaux (CPR) pour accompagner les efforts déployés et combler le manque de ressources humaines surtout dans le rural. Au niveau du suivi et en attendant la mise en place du Conseil supérieur de l'éducation évoqué par la Constitution, le département de tutelle doit en principe établir un calendrier pour la mise en place de cette nouvelle instance qui sera chargée de donner de manière exclusive les avis du conseil concernant, entre autres, le contenu des programmes de formation ainsi que leurs orientations par rapport au marché du travail. Les compétences de ce conseil projeté s'étendent également à l'évaluation des politiques et des programmes publics menés dans ces domaines afin de marquer davantage les interventions en amont et en aval que le nouveau conseil doit opérer pour que l'impact de ses avis soit réellement ressenti.