Jamais les professionnels du tourisme n'ont été aussi impatients d'activer la complicité avec le public. C'est en tout cas ce qui se dégage de la conférence tenue hier, à Casablanca, sur le partenariat public-privé dans le secteur, et ce en marge de l'AGO de la FNT (fédération nationale du tourisme). D'aucuns estiment même que le nouveau gouvernement doit considérer le secteur comme prioritaire, pour pouvoir entretenir la flamme de la dynamique enclenchée avec la vision 2010. En tous cas, il ne reste que quelques mois pour que la couleur soit annoncée. Les Assises du tourisme programmées en décembre prochain seront une occasion pour le gouvernement de dévoiler ses intentions et ses ambitions par rapport à ce secteur, repositionner la vision et en même temps fédérer tous les acteurs du secteur autour de cette stratégie. C'est ainsi que pourrait s'activer le partenariat public-privé pour aborder des chantiers vitaux pour la réussite de la stratégie touristique nationale. Le marketing territorial, le financement, le produit, la qualité, les ressources humaines, l'aérien... autant de variables à étudier en profondeur pour accélérer la cadence. En effet, la Vision 2010 n'est pas encore finie. D'autant que de nouvelles exigences de qualité (propreté, qualité de l'air, de l'eau), voient le jour et de nouvelles donnes viennent chambouler certaines pratiques et habitudes. Citons à ce titre, la diminution du recours au Touropérating et aux agences de voyages. Le Maroc est partiellement sorti de l'emprise des Tour Opérateurs, leurs engagements seront toutefois encore nécessaires aux hébergeurs de grande taille, assurant un allotement en début de saison, notamment en balnéaire. Le changement de modèle économique, essentiellement dû à la distribution directe, destabilise les clientèles habituelles (tour opérateurs), que ce soit vis-à-vis de l'hébergement ou vis-à-vis du transport aérien. La rationalisation en cours chez les TO tend à réduire l'exposition du Maroc, au profit du balnéaire à prix réduits. Aujourd'hui, près de 80 % des prospects vont sur le Web pour chercher une destination de vacances (shopping), plus de la moitié réserveront directement (booking). Autre nouvelle donne. La recherche accrue de transports surface ou de sièges Low Cost. Pour y faire face, la MTA préconise que le Maroc organise périodiquement des réunions locales (bourses d'échanges), réunissant les aéroports, les offres touristiques et les pouvoirs administratifs, pour échanger les études de clientèles réalisées sur place auprès des touristes, avec les compagnies aériennes invitées, notamment les principales compagnies Low-Cost. Des opérations de promotion spécifiques dans les pays émetteurs pourraient être organisées, en coordination avec les compagnies concernées. C'est à ce niveau que peut intervenir le partenariat public-privé pour tenter d'augmenter durablement le nombre de sièges Low Cost, proposé depuis l'Europe et à destination du Maroc. Autre élément capital, le PPP est également indipensable pour faire valoir le marketing de destination. Le Plan Azur se déploiera en même temps que huit Agences de Développement Touristique (ADT). «L'association d'une distribution directe avec une politique de territoire nécessite une parfaite maîtrise du Revenue Management et des yields tarifaires qui l'accompagnent, surtout si elle utilise une distribution très variée. Il sera de plus en plus important de connaître et d'utiliser ces techniques par les professionnels marocains, car les tarifs ne seront plus imposés par les seuls TO, ni les frais de commercialisation, à charge directe des professionnels implantés localement».«Des programmes de formation peuvent être mis en œuvre», propose Etienne Pauchant, président fondateur de La Mediteranean Travel Association (MTA). Les Destinations marocaines peuvent, ainsi, devenir des marques fortes, gérées comme telles par les ADT et les professionnels dans le cadre d'un Partenariat Public Privé. C'est dans ce sillage que les professionnels du tourisme préconise d'ouvrir le débat sur la restructuration juridique de l'ONMT en 2015. Une date, ou le secteur devrait faire une pause pour faire le point sur les avancées de la vision 2020 et les blocages qui entravent son exécution. Jamais les professionnels du tourisme n'ont été aussi impatients d'activer la complicité avec le public. C'est en tout ce qui se dégage de la conférence tenue hier, à Casablanca, sur le partenariat public-privé dans le secteur, et ce en marge de l'assemblée générale ordinaire de la FNT (fédération nationale du tourisme). D'aucuns estiment même que le nouveau gouvernement doit considérer le secteur comme prioritaire pour pouvoir entretenir la flamme de la dynamique enclenchée avec la vision 2010. En tous cas, il ne reste que quelques mois pour que la couleur soit annoncée. Les assises de tourisme programmées en décembre prochain seront une occasion pour le gouvernement de dévoiler ses intentions et ses ambitions par rapport à ce secteur, repositionner la vision et en même temps fédérer tous les acteurs du secteur autour de cette stratégie. C'est ainsi que pourrait s'activer le partenariat public-privé pour aborder des chantiers vitaux pour la réussite de la stratégie touristique nationale. Le marketing territoriale, le financement, le produit, la qualité, les ressources humaines, l'aérien,... autant de variables à étudier avec profondeur pour accélérer la cadence. Car, la vision 2010 n'est pas encore finie. D'autant que de nouvelles exigences de qualité (propreté, qualité de l'air, de l'eau), voient le jour et de nouvelles donnes viennent chambouler certaines pratiques et habitudes. Citons à ce titre, la diminution du recours au Touropérating et aux agences de voyages. Le Maroc est partiellement sorti de l'emprise des Tour Opérateurs, leurs engagements seront toutefois encore nécessaires aux hébergeurs de grande taille assurant un allotement en début de saison, notamment en balnéaire. Le changement de modèle économique, essentiellement dû à la distribution directe, déstabilise les clientèles habituelles (tour opérateurs), que ce soit vis-à-vis de l'hébergement ou vis-à-vis du transport aérien. La rationalisation en cours chez les TO tend à réduire l'exposition du Maroc, au profit du balnéaire à prix réduits. Aujourd'hui, près de 80 % des prospects vont sur le web pour chercher une destination de vacances (shopping), plus de la moitié réserveront directement (booking). Autre nouvelle donne. La recherche accrue de transports surface ou de sièges Low Cost. Pour y faire face, la MTA préconise que le Maroc organise périodiquement des réunions locales (bourses d'échanges), réunissant les aéroports, les offres touristiques, et les pouvoirs administratifs, pour échanger les études de clientèles réalisées sur place auprès des touristes, avec les compagnies aériennes invitées, notamment les principales compagnies Low-Cost. Des opérations de promotion spécifiques dans les pays émetteurs pourraient être organisées, en coordination avec les compagnies concernées. C'est à ce niveau que peut intervenir le partenariat public-privé pour tenter d'augmenter durablement le nombre de sièges Low Cost proposé depuis l'Europe et à destination du Maroc. Autre élément capital, le PPP est également indipensable pour faire valoir, le marketing de destination. Le Plan Azur se déploiera en même temps que huit Agences de Développement Touristique (ADT). «L'association d'une distribution directe avec une politique de territoire nécessite une parfaite maîtrise du Revenue Managment et des yields tarifaires qui l'accompagnent, surtout si elle utilise une distribution très variée. Il sera de plus en plus important de connaître et utiliser ces techniques par les professionnels marocains, car les tarifs ne seront plus imposés par les seuls TO, ni les frais de commercialisation, à charge directe des professionnels implantés localement. Des programmes de formation peuvent être mis en œuvre», propose Etienne Pauchant, président fondateur de la Mediteranean Travel Association (MTA). Les destinations marocaines peuvent ainsi devenir des marques fortes, gérées comme telles par les ADT et les professionnels dans le cadre d'un partenariat public-privé. C'est dans ce sillage que les professionnels du tourisme préconisent d'ouvrir le débat sur la restructuration juridique de l'ONMT en 2015. Une date, où le secteur devrait faire une pause pour faire le point sur les avancées de la vision 2020 et les blocages qui entravent son exécution. Etienne Pauchant, Président fondateur de la Mediteranean Travel Association (MTA). «Il faut accepter les conditions des compagnies low cost» Les Echos quotidien : Comment jugez-vous le partenariat public-privé au Maroc dans le secteur du tourisme ? Etienne Pauchant : De manière générale, je ne pense pas qu'il soit le plus mauvais de la terre. Il ne faut pas exagérer, les résultats sont là, la croissance est là. Les investissements dans le secteur se poursuivent y compris dans les périodes de crise les plus difficiles, et même actuellement où on continue de faire des investissements au Maroc, certes inférieurs à ce que l'on attendait, mais la dynamique est maintenue, ce qui n'est plus le cas dans d'autres pays. De manière très pragmatique, on ne peut pas dire que c'est excellent, ni que c'est très mauvais. Néanmoins, c'est un bon score, enviable et envié. À votre avis, comment le Maroc doit-il faire face à cette contrainte de l'aérien ? Il faut être pragmatique. Les compagnies nationales sous l'emprise de l'Etat ont disparu dans un bon nombre de pays, alors que dans d'autres, tels la Tunisie et le Maroc, le transport aérien est sous le contrôle total de l'Etat. Or, il est temps de faire avec ce qu'est devenu le transport aérien où ce sont les sociétés privées qui prennent le relais, avec l'exposition des compagnies low cost à un nouveau modèle économique. Certaines ont même réussi à faire baisser le prix du siège de près de 80%, ce qui a vraiment été un coup de tonnerre, cela continue maintenant. Comment gérer la situation actuelle ? Ce qui est à faire maintenant, c'est de négocier au mieux les arrivées de compagnies low cost au Maroc, en acceptant parfois des exigences qui peuvent paraître légitimement comme disproportionnées. Il faut reconnaître que ces compagnies profitent d'un poids important dans le marché marocain, comme elles ont en profité récemment à Marseille, en Espagne ou ailleurs. Elles ont leur propre modèle économique. Pour l'instant, il faut être pragmatique et négocier avec elles à leurs conditions. Dixit Dans le cadre du partenariat public-privé, il faut qu'il y ait des conditions préalables. Pour les opérateurs du secteur, le tourisme est un business. L'Etat, lui, a un rôle de stratège et de régulateur. Par rapport à cette complicité entre les deux parties, je tiens à rappeler que dans le cadre de la préparation de la vision 2020, nous avons, certes, été associés à sa préparation, mais quand elle a été présentée à Marrakech en novembre 2010, nous avons été surpris de voir qu'elle inclue des objectifs chiffrés par rapport à certaines régions, comme celle du Souss Sahara, que l'on venait de découvrir. Il est prévu que cette région devienne la première destination du royaume avec 4 millions de touristes en 2020. Pour dire que le public et le privé peuvent ne pas avoir les mêmes objectifs. La vision du public donne la priorité au développement territorial, alors que celle du privé est plutôt marchande. Or, seul le marché peut dicter la stratégie à suivre. Dans ce sillage, je donne l'exemple de certains objectifs de la vision 2010. Il était prévu d'augmenter la capacité en lits de Marrakech de 30.000 contre 40.000 lits pour Agadir. Seulement, en 2010, les deux villes se sont retrouvées avec des capacités additionnelles respectives de 55.000 et 27.000 lits. Ainsi, le marché a eu le dernier mot. C'est à la stratégie de coller à la demande. Concernant la vision 2020, nous n'avons toujours pas tiré les leçons de la vision 2010. Samir Sahraoui, Administrateur directeur général de Chorus Consulting Hospitality & leisure. Dans le cadre de l'exécution des objectifs de la vision 2020, on n'est pas dans la même dynamique qu'auparavant. Les grands outils et mécanismes de sa mise en oeuvre ne vont se mettre en place qu'à partir de septembre prochain. Ce qui veut dire que l'on a une année de retard. Il n'empêche que dans le cadre des Assises du tourisme prévues en décembre prochain, il faut arriver avec de fortes propositions pour pouvoir repositionner et recadrer la Vision 2020 dans le cadre d'un partenariat public-privé. Othman Chérif Alami, Président d'Atlas Voyages et président d'honneur de la FNT