Les saisonnières marocaines sont entre de bonnes mains. C'est le message que cherche à transmettre la filière andalouse des fruits rouges quant à la situation de ce collectif qui s'active dans les exploitations agricoles andalouses depuis décembre dernier. Selon l'association interprofessionnelle des producteurs de la fraise andalouse Interfresa, les saisonnières marocaines s'affairant dans la province de Huelva font l'objet d'un suivi quotidien des agents sociaux. Cette équipe, mise en place par l'organisation agricole pour assurer l'écoute des journalières agricoles marocaines, effectue en moyenne 100 visites par jour à celles-ci. D'origine marocaine, en vue d'une meilleure communication avec les saisonnières marocaines, les 14 agents sociaux rendent visite aux 6.500 ouvrières agricoles actuellement présentes dans la province andalouse. Elles devaient être épaulées par deux groupes de travailleuses nationales. En effet, le secteur s'attendait à recevoir pas moins de 15.000 travailleuses agricoles marocaines dans le cadre du projet de migration circulaire. «Nous avons augmenté le rythme des visites afin de rassurer les ouvrières en cette période d'état d'alerte, être à leur écoute et dissiper leurs doutes», indique cette source autorisée au sein d'Interfresa. Selon l'organisation, les travailleuses agricoles marocaines ont été prises de panique quand le Maroc a procédé à la fermeture des frontières. «Nous les avons rassurées car la nouvelle de la fermeture des frontières a été un coup dur pour elles. Toutefois, les opérateurs ses sont engagés auprès des ouvrières à assurer leur prise en charge jusqu'à la fin de cette période exceptionnelle, même si la saison agricole arrive à son terme», explique notre source. Normalement, la saison des fruits rouges se poursuit jusqu'à fin juin. Cependant, certaines exploitations agricoles pourraient anticiper la fin de cette saison à cause de l'instabilité du marché et la pénurie de main-d'œuvre. À ce propos, et pour éviter que les saisonnières marocaines soient abandonnées à leur sort, la filière, en collaboration avec le département du Travail au sein de la sous-délégation du gouvernement à Huelva, a conçu un plan de réorientation des saisonnières marocaines dans le cas où des fermes mettraient fin à leur activité pour quelque motif que ce soit. Dans ce cas de figure, les saisonnières seront redirigées vers les exploitations qui continuent à opérer afin de garantir aux ouvrières des revenus et un hébergement étant donné qu'elles ne peuvent revenir au royaume. Concernant les mesures prises pour éviter la propagation du virus auprès des ouvrières, la filière a indiqué avoir mis en place un plan, avec le concours de la Guardia Civil, pour ravitailler les saisonnières, éviter leurs déplacements à l'extérieur des exploitations agricoles et ainsi minimiser les risques de contagion. Les saisonnières marocaines se sont révélées être une valeur sûre pour le secteur agricole espagnol. Les organisations agricoles ont lancé un appel aux chômeurs espagnols afin que ces derniers viennent prêter main-forte au secteur. Hélas, les travailleurs espagnols ne se bousculent pas au portillon des exploitations agricoles! Le secteur chiffre le manque en main-d'œuvre à environ 100.000 travailleurs. D'ailleurs, le gouvernement espagnol était appelé à la rescousse pour pallier la pénurie de bras pour l'agriculture espagnole, du fait de la fermeture des frontières marocaines et de l'impossibilité pour les deux derniers contingents marocains de se déplacer vers cette zone agricole espagnole.