Un autre semestre qui accentue la baisse de la Bourse de Casablanca où la contre-performance de l'indice de toutes les valeurs, le MASI, s'élève à -8,97% depuis le début de l'année. L'analyse semestrielle de l'évolution du MASI laisse apparaître à notre sens deux phases distinctes. Une première phase qui s'étale depuis le début de l'année jusqu'à la publication des résultats annuels des sociétés cotées. Durant cette période, l'attentisme primait chez tous les investisseurs et l'indice essayait de consolider sa position de clôture de l'exercice 2011. Juste après la publication des comptes annuels, une deuxième phase s'installe en creusant le déficit enregistré à la fin de l'exercice précédent. Les portefeuilles s'amenuisaient davantage suite aux réalisations financières décevantes de certaines grandes capitalisations de la place. Ainsi, l'indice du marché a atteint un plus bas de 9.747,04 points sous le seuil psychologique des 10.000 points. Par valeur, SNEP réalise la plus forte contre-performance semestrielle en perdant 41,13% de son cours impacté par le contexte défavorable dans lequel a évolué la baisse de ses résultats, suivie de Stroc Industrie qui chute de 40%. Concernant les hausses semestrielles, Diac Salaf est la plus performante avec une progression de son cours de 69,49%. À ce titre, la société de crédit à la consommation est dans l'attente d'une restructuration de son capital imminente suite à une éventuelle entrée dans le tour de table d'un fond d'investissements étranger. Globalement, sur les 77 actions cotées à la Bourse de Casablanca, seulement 25 titres affichent des performances semestrielles positives, ce qui explique clairement le mauvais temps qui règne à la Bourse. Sur un total de 127 séances de cotation, la capitalisation boursière s'élève à fin juin 2012 à 472,2 MMDH en baisse de 10,15 % comparativement à la même période en 2011. La Bourse perd de jour en jour de son attractivité et de son poids au regard de recul de la capitalisation. Pour sa part, le flux des échanges global s'élève à près 22 MMDH dont 15,4 MMDH enregistrés sur le marché central et 6,5 MMDH sur le marché de bloc. Dans ce sillage, les transactions portant sur Attijariwafa bank représentent 24,52% du volume semestriel. Sur un autre registre, un seul fait marquant à notre sens pouvait influencer et rendre confiance au marché, c'est la cotation de la société Afric Industries. Cependant, vu sa très faible taille et par conséquent son poids très minime dans la capitalisation, elle ne pouvait pas changer la situation du marché. Au final et toujours dans l'attente des nouvelles réformes, suite à l'engagement du gouvernement et des intervenants du marché, nous pouvons actuellement qu'espérer une reprise dont on ne voit pas le bout du tunnel. «La reprise du marché serait fonction des réalisations semestrielles et annuelles des sociétés cotées au titre de l'exercice 2012», souligne un analyste financier de la place. Toutefois, vu le contexte macroéconomique tendu, nous ne pouvons pas espérer mieux que l'année précédente.