L'année 2020 s'annonce difficile pour les bouchers et éleveurs. Alors que les céréaliculteurs du Maroc se préparent encore à une mauvaise récolte, l'industrie de la viande voit déjà rouge. «Et pour cause, cette année est une année de sécheresse et la spécificité de celle-ci, c'est qu'elle fait suite à une année marquée par une mauvaise campagne agricole», explique M'Hammed Karimine. Pour le président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar), la qualité des récoltes de 2019 n'a pas permis aux éleveurs de stocker suffisamment de fourrage. «Cela aurait pu nous permettre de tenir cette année», regrette-t-il. Aujourd'hui, poursuit Karimine, «la plus grande crainte, ce ne sont pas les résultats de cette présente campagne. Notre plus grande crainte, c'est l'appareil de production qui regroupe tout le cheptel. On a peur que les gens ne fassent pas de rétention du fait que l'alimentation devient de plus en plus chère». Les éleveurs seront amenés à se débarrasser de leur cheptel de reproduction et ce, à des prix dérisoires. Et le patron de la Fiviar de demander à l'Etat d'intervenir avant que le pire ne se produise c'est-à-dire la flambée des prix des viandes rouges, lesquels font déjà grincer les dents des consommateurs.