Une convention de partenariat avec l'Instance centrale deprévention de la corruption (ICPC), signée hier à Rabat plus d'une semaine après la hausse des prix des hydrocarbures, n'est probablement pas un choix fortuit du département de Abdelaziz Rabbah. Egalement, le timing de la publication de l'étude sectorielle, hier, relative au transport routier par l'instance présidée par Abdessalam Aboudrar se veut tout aussi opportun, afin que les recommandations de l'Instance constitutionnalisée depuis 2011 ne restent pas lettre morte. L'objet de cette étude, qui a particulièrement concerné les villes de Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech et Oujda a permis de montrer le manque de coordination entre les divers intervenants dans la réglementation du secteur. Proposer des mesures concrètes et détaillées pour améliorer les stratégies, les procédures et les pratiques, ainsi que les mécanismes de suivi composés des Indicateurs, tableaux de bord et graphiques mis à jour seront tous des outils à développer par les deux partenaires pour améliorer la qualités des informations détenues par les deux partenaires. En amont, le diagnostic de l'étude ficelée par l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) a permis d'aboutir à une première identification des manifestations de la corruption, de leur fréquence et de leur intensité, ainsi que des causes et implications de cette dernière. Une première cible de l'étude étaient les hauts responsables : ministres, secrétaires généraux et directeurs. Les conclusions tournent autour de l'identification des problématiques transversales et sectorielles et de la comparaison de la vision des hauts responsables avec celle des employés intermédiaires et de la perception des victimes. Parmi les segments qui ont inquiété l'ICPC dans son évaluation, figurent les procédures d'autorisation d'exercice de l'activité de location de véhicules sans chauffeur, ainsi que celles de l'exploitation des centres de visite technique et de location des véhicules de transport de marchandise. Les données statistiques montrent que 24% des 3.681 autorisations octroyées ne sont pas exploitées, alors que 70% des autorisations exploitées sont en exploitation indirecte. Par ailleurs, d'autres modes de transport et le transport informel minent toutes les nouvelles mesures recommandées, les empêchant d'être réalisables. Les trois services totalisent près de 40% des risques affrontés par les professionnels. Pour les citoyens, les passe-droit concernent les abus l'évitement des attentes, ainsi que celles destinées à la réduction de la verbalisation d'une infraction. Un comité technique pour commencer... La première des deux conventions signées hier entre le ministère de l'Equipement et des transports et l'Instance nationale et l'ICPC a pour objectif l'instauration d'un cadre de coopération pour délimiter les axes du plan d'action commun, en vue d'élaborer une stratégie de lutte et de prévention contre la corruption, dans le secteur de l'équipement et du transport. La deuxième convention fixe un cadre spécifique de partenariat, ayant pour objet la concrétisation des résultats et des recommandations de l'étude, concernant le diagnostic et l'évaluation du phénomène de la corruption dans le secteur du transport routier et de la sécurité routière, ainsi que les efforts déployés par le ministère pour lutter contre ce phénomène. Pour concrétiser les dispositions de ces deux conventions, un comité technique chargé d'élaborer des programmes communs ainsi que leur suivi et leur évaluation a été mis en place. Dixit... Il s'agit d'une vision qui touche le secteur du tranport routier des voyageurs dans tous ses domaines. Il y a des segments destinés aux entreprises qui seront déployés plus tard. Nous avons commencé par les services destinés aux citoyens. Abdelaziz Rabbah, ministre de l'Equipement et des transports. Notre objectif est d'établir une carte graphique des risques en matière de corruption, afin de cibler nos actions. Cette étude est préparée depuis 2010, afin que ses résultats soient utiles pour la lutte contre les foyers de la corruption au sein du secteur. Abdessalam Aboudrar, Président de l'ICPC.