Le ministre qui a dit sa préoccupation concernant une «pratique étrangère à nos valeurs», a mis en évidence ses graves «conséquences directes et indirectes, à court, à moyen et à long termes» sur l'évolution globale de la communauté. Le ministre de l'équipement et du transport et le président de l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) sont convenus hier à Rabat d'un «partenariat bilatéral dans la sérénité qui exclut la surenchère verbale laquelle cloue au pilori sans réelle proposition» pour lutter contre la corruption dans le secteur. Aziz Rabbah et Abdeslam Aboudrar ont déclaré cette intention au cours de la cérémonie de signature de 2 conventions appelant à conjuguer les efforts du département et de l'Instance en vue de lutter contre la «malgouvernance» dans «une activité économique dont les retombées économiques, les conséquences sociales et les effets culturels sont d'une importance capitale». S'ils se sont accordés à s'attaquer au mal à ses racines, ils ont mis en garde contre la généralisation qui, selon eux, peut conduire à la banalisation et à la dispersion des efforts. Selon des sources proches de l'ICPC, la 1ère convention vise à définir les axes «d'un plan d'action commun afin d'élaborer une stratégie de lutte et de prévention contre la corruption dans le secteur de l'équipement et du transport». Le 2ème document trace les contours d'un partenariat concrétisant les résultats et les recommandations de l'étude de l'ICPC et établissant le diagnostic ainsi que l'évaluation de la corruption dans le secteur du transport routier et de la sécurité routière, en prenant en compte les efforts du ministère sur ce plan. Afin de donner corps à cette collaboration, les deux partenaires ont décidé de créer un comité technique chargé d'élaborer des programmes communs et d'en assurer le suivi et l'évaluation. Aziz Rabbah qui a précisé que l'étude a été réalisée par l'Instance à la demande de son département, «convaincu qu'il est de la nécessité de lutter contre la gangrène qui mine un secteur-clé de l'économie nationale», a dit la volonté de ses cadres de travailler «main dans la main» avec l'ICPC. Il a ajouté que cette action concertée ne peut être efficace que si elle englobe toutes les composantes de la société. Le ministre a ainsi estimé que le plan d'action, pour une meilleure gouvernance dans le secteur, impose des campagnes d'explication et de sensibilisation en direction des usagers, des prestataires de service et de la société civile. Il a affirmé que cette implication est nécessaire à l'action d'instances constitutionnalisées telles que l'ICPC, le Conseil de la concurrence… comme elle est de circonstance pour renforcer les effets induits des différentes mesures sectorielles adoptées. Le ministre qui a dit sa préoccupation concernant une «pratique étrangère à nos valeurs», a mis en évidence ses graves «conséquences directes et indirectes, à court, à moyen et à long termes» sur l'évolution globale de la communauté. «La corruption se paie chèrement et si ce n'est pas dans l'immédiat ce sera dans les 30 prochaines générations», a-t-il conclu. Le président de l'ICPC qui a déclaré que l'étude sur la concurrence dans les transports en annonce d'autres dans les secteurs de l'éducation nationale, la justice, l'habitat, le bâtiment… a précisé qu'elle a montré que les services de contrôle routier et le permis de confiance et de pointage sont les plus atteints. Il a laissé entendre que les indicateurs récoltés pourraient être inférieurs à la réalité du fait que l'étude se base sur le vécu et la restitution des réponses des sondés. Il a également déclaré que la concurrence reste stable car les dénonciations hésitent devant ce qui semble être à quelques-uns de l'impunité. Il a conclu à la nécessité d'instaurer la transparence dans la production des services et à celle de lutter contre les privilèges et la rente en privilégiant le principe de la concurrence.n