«L'exercice 2011 montre que l'application du plan stratégique est sur le bon chemin», a lancé, avec fierté, l'invité des Echos quotidien, Dalil Guendouz, directeur général de l'Office national des aéroports (ONDA) depuis février 2010. Une conviction que confortent les bonnes réalisations financières dans un contexte de crise à l'international affectant le trafic aérien. En témoigne un résultat net en croissance de 90% sur un an, à la suite d'un chiffre d'affaires et un résultat d'exploitation en progression de respectivement 8,5 et 32,5%. «Tout cela, parce que nous étions intelligents en misant sur la maîtrise des charges, lesquelles ont été comprimées de 18% par rapport à ce qui a été budgétisé», s'est-il réconforté. Pour dire que désormais, performance et bonne gouvernance sont les mots d'ordre. Dans ce sillage, pour une meilleure gestion du risque, l'office a lancé un process visant l'augmentation, à l'horizon 2015, de 10 points de la part des redevances extraaéronautiques dans le chiffre d'affaires global, limitée aujourd'hui à 15%. «Nous estimons que la structure du chiffre d'affaires de l'ONDA, constituée des recettes aéronautiques à 85%, est dangereuse car nous dépendons des aléas internationaux que nous ne maîtrisons pas», a-t-il poursuivi. Une dynamique qui a porté ses fruits en 2011. Les recettes extraaéronautiques, en croissance de 14% en 2011, ont permis à l'Office de pallier la contraction du trafic aérien, se traduisant par une progression limitée à 2% des redevances aéronautiques en 2011. Pour affronter cet aléa, l'ONDA, qui se targue de l'amélioration de la qualité de ses prestations, comme en témoigne l'appréciation de 4 points de l'indice de satisfaction-passagers entre 2010 et 2011, semble trouver la bonne recette. Il s'agit de la reconfiguration de la grille des redevances aéroportuaires, lesquelles baissent pour les plateformes des provinces et augmentent pour celle de Casablanca en vue de compenser la baisse de la facturation handling. Notons, à ce titre, que l'Office vient de sceller deux partenariats avec deux nouveaux prestataires, Globalia et Swissport, dont la qualité des services sera évaluée via des indicateurs de performance chiffrés auprès des compagnies aériennes clientes et des passagers. Cette nouvelle stratégie de handling a d'ailleurs été définie à la suite du nouveau cahier des charges. Ce dernier a pour objectif de mettre la qualité de service des aéroports nationaux aux normes internationales. Comme troisième handler, RAM Handling est appelé à se conformer aux nouvelles exigences de qualité, le contrat le liant à l'ONDA dans sa nouvelle version, est en cours de signature. Le management semble bien décidé à faire oublier la parenthèse Cour des comptes qui, dans son rapport diligenté sur la période 2003-2007 et par l'IGF, avait termi l'image de l'entreprise. Guendouz et ses équipes s'emploient à donner à l'établissement tous les moyens d'atteindre les objectifs de son plan stratégique (2011- 2016), construit autour de quatre directives fondamentales. Il s'agit de placer le client au coeur des préoccupations de chaque collaborateur de l'ONDA, de valoriser le capital humain, d'accroître la performance et d'ancrer les principes de bonne gouvernance. Même le nouvel organigramme corrobore cette nouvelle orientation stratégique, visant la transformation de la mission de l'Office, de bâtisseur d'infrastructures à une société de service rentable, selon Guendouz. Pour l'heure, l'exécution du plan stratégique, qui ambitionne à terme de réduire sensiblement le ratio «charges de fonctionnement par rapport au chiffre d'affaires », poursuit son petit bonhomme de chemin. Bien que l'année 2012 a mal démarré, avec le fléchissement du trafic aérien, la direction demeure confiante. «On s'inscrit dans la même démarche qu'en 2011. Il faut bien maîtriser les charges pour garantir la rentabilité de notre activité », a conclu Dalil Guendouz, qui prépare la tenue, le 25 mai prochain, du CA d'un ONDA dont la capacité d'autofinancement s'est renforcée de 41% à fin 2011. Les fonds propres constituent, en vérité, un matelas financier confortable pour l'Office dans l'exécution de son programme d'investissement. 860 MDH pour le fret à horizon 2030 Pour garantir une meilleure qualité de services de ses terminaux et centres de fret, l'ONDA a prévu des investissements à court, à moyen et à long terme pour les 4 plateformes de fret retenues (Casablanca, Rabat, Tanger, Agadir). Pour un impact à l'horizon 2015, une enveloppe de 429,5 MDH est allouée à ce programme, contre 212,5 MDH pour une amélioration des services à l'horizon 2020, et 219 MDH pour des investissements d'ici à 2030. Le trafic aérien de fret au Maroc a cru de 9%/an de 2005 à 2007, mais chuté à partir de 2008, même si le PIB du Maroc n'a pas subi de baisse. L'aéroport de Casa concentre 90% du fret aérien. Rabat et Marrakech absorbent chacun 2,5% du total, avec plus de 45% du fret aérien au Maroc transporté par RAM. Nos aéroports ont une infrastructure élémentaire pour le traitement du fret aérien: l'aérogare fret de l'aéroport de Casa est saturée, tandis que les autres ont encore de la capacité.