« Nous avons atteint aujourd'hui une altitude de croisière », c'est en ces propos que Dalil Guendouz, directeur général de l'Office National Des Aéroports (ONDA), a annoncé hier lors d'une rencontre à Casablanca, le bilan de ses 8 mois d'exercice ainsi que la nouvelle vision de l'Office. Depuis la nomination de Guendouz à la tête de l'ONDA le 2 février 2010, l'Office a connu un processus de réformes structurelles et organisationnelles. Pour Guendouz «L'ONDA est un prestataire de services et non un bâtisseur d'infrastructures. Le statut d'entreprise publique n'est pas antinomique avec la performance». En effet, malgré quelques fragilités dues à la crise financière qui a touché le secteur à l'échelle internationale, l'ONDA a tiré largement son épingle de jeu. En termes de performances, une croissance à deux chiffres a été réalisée par l'Office. «Nous ne pouvons que nous féliciter de cette croissance. Ceci dénote de la grande confiance dont jouit l'infrastructure aéroportuaire marocaine» déclare fièrement Dalil Guendouz. En effet, le chiffre d'affaire de l'ONDA s'est établi à 2.6 Mds de DH. Soit une progression d'environ 10% par rapport à l'année précédente. En termes de trafic, pas moins de 15 millions de passagers ont choisi de transiter par les aéroports du pays. A cet effet, le trafic aérien a enregistré une hausse de 15% « C'est une croissance extraordinaire. Surtout que la moyenne mondiale de croissance ne dépasse pas les 6% » note le directeur général de l'ONDA. Il est important de signaler dans ce sens que l'aéroport de la ville de Nador, à lui seul a enregistré une croissance de trafic aérien qui a atteint les 39%. Performance qui en fait la 4ème plus grande croissance mondiale. Ces résultats font que tous les indicateurs commerciaux soient au vert à exception presque. En effet, l'activité du fret aérien a non seulement du mal à s'envoler mais enregistre une baisse depuis les deux années dernières (- 6% annuel). S'exprimant à ce sujet, Dalil Guendouz note que «tant que nous ne changerons pas de stratégie fret, la tendance restera à la baisse». Afin de redéfinir ce «repositionnement stratégique», l'ONDA a mené une étude visant l'amélioration de la compétitivité logistique des services du fret aérien. A cela s'ajoute le rôle d'accompagnement du progrès économique et industriel du Maroc. D'après toujours le directeur général de l'ONDA : « l'Office est avant tout un acteur de développement économique, les aéroports ne sont pas la finalité. Ils sont là pour accompagner ce développement ». A noter que l'enveloppe budgétaire estimée pour la mise à niveau des plates-formes du nouveau schéma directeur s'élève à 865 millions de DH. Le capital humain au cœur de la stratégie de l'ONDA « Nous sommes avant tout des prestataires de service. Les ressources humaines sont notre véritable richesse » note Dalil Guendouz. En effet, les ressources humaines occupent une place non négligeable dans la nouvelle stratégie de l'ONDA, d'où l'intérêt de mettre en place une stratégie solide. Aussi, des vérités inquiétantes ont été révélées. D'après Guendouz, ils seraient plus de 53% des collaborateurs de l'ONDA à ne pas avoir leur baccalauréat. Encore plus inquiétant, 12% de l'effectif partira à la retraite à l'horizon 2016, et 30% d'ici dix ans. Malgré ces chiffres qui laissent à réfléchir et avec un même effectif, l'office a réussi à maintenir ses activités en hausse depuis 2001. Ceci dit, il a un réel besoin d'optimiser ses ressources existantes. Pour ce faire, il s'engage à affecter 2,5 % de sa masse salariale à la formation continue du personnel, alors que jusque-là, seuls environ 0,5 % y étaient consacrés. Afin d'y parvenir, un plan de formation sera lancé en faveur de700 ingénieurs, 300 contrôleurs et 110 électroniciens de la sécurité aérienne d'ici 2016. ??