En dépit du retard de l'application de la stratégie logistique, le Maroc a pu tout de même améliorer son positionnement mondial. En effet selon une étude menée par la Banque mondiale sur «la logistique commerciale», le Maroc passe de la 113e position en 2007, à la 50e cette année. «Cette performance est due, d'un côté, aux investissements que le pays a menés à partir des années 2000, et à l'implication des acteurs majeurs du domaine, à savoir, l'Etat et le secteur privé», souligne l'étude. Toutefois, il faut signaler que la performance du pays est aux antipodes de la tendance relevée par la Banque mondiale ces deux dernières années, celle d'un ralentissement général. De cette étude (qui utilise depuis 2007, date de la 1e édition, un indice de performance logistique pour mesurer la performance dans le domaine de la logistique commerciale) qui a concerné 155 pays cette année, le Maroc ressort avec des points très positifs. En effet, l'étude précise que plusieurs éléments ont permis au pays de se glisser parmi ceux ayant réalisé un avancement considérable, profitant du relâchement global qu'a connu le secteur au niveau international. Cela, sans oublier bien entendu les investissements colossaux que le Maroc a réalisés. C'est le cas du port Tanger-Med qui a permis l'exportation en flux tendu de ses productions vers l'Europe. La Banque mondiale cite également le partenariat public-privé pour la compétitivité logistique (Contrat-programme logistique 2010-2015) comme une condition sine qua non pour le développement du secteur. Il précise également que la création de l'Agence marocaine du développement logistique et de l'Observatoire de la compétitivité logistique entrent dans l'approche prospective globale que le pays mène dans le domaine. Sur ce point, il faut préciser que le gouvernement a justement validé, hier dans son Conseil, le décret relatif à l'Agence de la logistique. Ce qui devrait activer l'application du contrat-programme dudit secteur, qui a accusé un retard de deux ans dû en partie à la non activation de cette agence (www.lesechos.ma). Concernant l'Observatoire de la logistique, il faut également rappeler qu'il n'a pas encore vu le jour et que sa mise en place est de la responsabilité des opérateurs logistiques privés. Considéré comme pays à revenu intermédiaire et bénéficiant d'une amélioration grandissante de ses infrastructures, le Maroc a réussi, entre autres, à résoudre des problèmes majeurs dans le domaine de la logistique, dont le temps d'entreposage. «En changeant la façon dont les compagnies maritimes transmettent leurs manifestes d'expédition à la douane, le temps d'entreposage a été réduit de deux jours au port de Casablanca», souligne l'étude. Le développement des systèmes informatiques permet, dans ce sens, une meilleure optimisation des services logistiques que le manque de fiabilité et les retards imprévisibles gangrènent.. Par ailleurs, la Banque mondiale estime que le Maroc peut améliorer davantage sa performance en profitant de la dynamique de coopération internationale. Cette collaboration se traduit sous forme de projets que l'institution mondiale mène de par le monde. Il s'agit, à titre d'exemple, des projets qui «couvrent, les réformes douanières, le développement des échanges, l'intégration régionale et les corridors de transport».