3,49 MMDH, c'est le chiffre d'affaires réalisé par Holcim Maroc pour l'ensemble de ses activités en 2011. Des chiffres quasi stables finalement, comparés aux 3,54 MMDH enregistrés une année auparavant. Opérant sur les trois segments du béton, des granulats et des ciments, c'est en fait la performance sur ce dernier segment qui explique le léger repli du chiffre d'affaires de quelque 1%. Entre 2010 et 2011, les ventes de ciments se sont effectivement repliées de 6%, passant de 3,57 à 3,35 millions de tonnes. À ce volume, s'ajoute la baisse des ventes de granulats de 11% pour un total d'un peu plus de 1 millions de tonnes. Seules les ventes de béton auront donc augmenté, de 10% en glissement annuel, pour un total des ventes de 542 milliers de m3. Une activité minée par le coût de fuel L'entrée sur le marché d'un nouveau concurrent n'aurait eu, selon Dominique Drouet, PDG d'Holcim Maroc, aucun impact significatif sur le volume des ventes. Ce qui préoccupe plutôt le management de la société, c'est le renchérissement des coûts de production, en corrélation directe et presque exclusive avec l'augmentation des postes de charges achats consommés et charges externes. Selon les estimations du management, en 2011, le «coût du fuel était en hausse de 14,5% par rapport à 2010», sachant par ailleurs que «le pet coke représente quelque 30% du prix de revient et 40% des coûts opérationnels», précise Drouet. Ce qui d'une certaine manière, explique la baisse de l'EBITDA de 9%. Il en va de même des coûts de maintenance qui se sont appréciés, en une année comptable, de près de 12%. «La bonne nouvelle» dans cet ensemble de chiffres en repli vient, selon la direction financière, de «la reprise de la provision sur impôts et taxes» pour «la TP de Settat», après avoir fait valoir «la construction séquentielle du projet auprès de l'administration fiscale». Au final, Holcim Maroc clôt l'année 2011 avec un résultat d'exploitation de 1,1 MMDH, soit 12% de moins qu'en 2010. Il en découle un résultat net en baisse de 11%, soit 685 MDH en 2011 contre 771 MDH en 2010. Quelques contraintes, pour beaucoup de sérénité Holcim opère ainsi sur un marché très volatil. Elle alterne «les bonnes surprises», comme la croissance du marché en fin d'année 2011, et les «mauvaises surprises», comme l'entrée d'un nouveau concurrent sur le marché, même s'il s'agit pour Drouet d'«une non surprise, qui n'affectera pas nos parts de marché». «Un marché en mode yoyo», mais aussi «une loi sur les carrières qui retarde l'exploitation», explique Drouet. Il est, selon lui, une anomalie au niveau du décret d'application provisoire qui «interdit toute exploitation à 500 mètres d'un ouvrage». Dans la région de Marrakech par exemple, l'extension des carrières et l'extraction projetée dans les oueds sont suspendues. Du reste, comme ses concurrents, Holcim Maroc retient comme principe que «toute augmentation de la fiscalité», en l'occurrence le relèvement à la hausse de la taxe spéciale sur le ciment, «sera répercutée sur les prix du marché». Elle table aussi sur une croissance de la consommation nationale du ciment dans une fourchette allant de 6 à 8%. De quoi relancer la vente de ciments, notamment après l'entrée en service de l'usine de Fès à la fin du troisième trimestre 2012, un projet qui aura nécessité un investissement de 1,5 MMDH. En termes de traitement des déchets industriels, Drouet se satisfait de «la croissance des volumes de 37%» traités en un an, pour un total de 4.700 tonnes. Or, ce volume reste largement en deçà des défis à relever dans ce domaine crucial pour la responsabilité environnementale de l'industrie nationale, qui selon Drouet, dégage «1,6 millions de tonnes de déchets par an, dont 250.000 tonnes de déchets dangereux». Sachant qu'hormis d'«Ecoval», et donc d'Holcim, aucune filière n'est organisée dans le domaine au Maroc. MATEEN, le bras immobilier du cimentier poursuit ses quatre projets immobiliers, notamment dans le logement social, ce qui est une manière de mieux «comprendre nos clients», indique Drouet. À ce propos, Holcim s'est dotée d'une nouvelle organisation commerciale, centrée désormais sur le client en lieu et place des produits, ce qui devrait amorcer une nouvelle dynamique de positionnement commercial.