Chaque année, l'économie marocaine paie le lourd tribut des pratiques liées à la corruption la corruption. C'est ce que révèle un rapport de la commission administrative de l'Association marocaine de protection des fonds publics. Ce rapport tombe au lendemain du passage du chef de gouvernement Saad Eddine El Otmani devant la chambre des conseillers, durant lequel il a présenté les progrès enregistrés par le Maroc en matière de la lutte contre la corruption. Dans les détails du rapport, l'association révèle que la corruption fait perdre au Maroc 5% de son PIB, soit 50 milliards de dirhams annuellement. 27 milliards de ces pertes sont causées par les défaillances dans les marchés publics, selon l'association qui a exprimé son inquiétude vis-à-vis de la «normalisation» avec la corruption et de l'impunité toujours prédominante. L'Association insiste sur le fait que le nouveau modèle de développement se doit de marquer une rupture avec la corruption, sinon les mêmes brèches du système subsisteront et les mêmes effets pervers seront reconduits, en dépit de tous les efforts pouvant être déployés. Enfin, l'Association recommande la révision des articles pénalisant l'enrichissement illégal, par la promulgation de nouvelles peines de prisons dissuasives. Elle déplore également « l'absence d'une réelle volonté politique pour venir à bout de la corruption et le détournement de deniers publics », malgré les intentions déclarées pour lutter contre le fléau.