C'est un soutien de taille que vient d'obtenir le gouvernement en matière d'emploi. En marge d'une conférence régionale sur l'emploi tenue au Caire en fin de semaine écoulée, le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle a annoncé le soutien de l'Organisation internationale du travail (OIT) au projet annoncé par le gouvernement, à savoir la mise en place d'un observatoire pour l'emploi. Rappelons qu'il s'agit là d'un des axes clés de l'action gouvernementale en matière de promotion de l'emploi, annoncé dans le cadre du projet de loi de finances 2012 et qui devrait faire partie de la stratégie nationale pour l'emploi, en cours d'élaboration. Celui-ci devrait permettre à l'Etat, ainsi qu'à ses partenaires qui sont les syndicats et le patronat, de disposer d'un outil de veille pour le marché de l'emploi, permettant une meilleure réactivité en matière de prise de décision. «La création d'un observatoire national de l'emploi permettra en particulier de doter le gouvernement, le patronat et les syndicats de données fiables sur le marché du travail et sur ses potentialités, ainsi que d'une vision claire pour élaborer leurs programmes», explique Abdelouahed Souhail, ministre de tutelle. Pour l'heure, rien n'est encore arrêté pour ce qui est du partenariat avec l'OIT. «L'organisme devrait en effet envoyer dans les prochaines semaines, une délégation au Maroc devant étudier les différents aspects de cette coopération», a-t-il déclaré. Avant d'ajouter que l'OIT est prête à soutenir d'autres projets dans le domaine de l'emploi au Maroc, plus précisément ceux liés à la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Constitution, concernant la gouvernance, la préservation des droits et le respect des législations relatives à l'emploi. C'est du moins ce qu'annonce le ministre de tutelle. Cela devrait donner donc un sérieux coup de pouce aux dispositions promises pour la promotion de l'emploi, et ce, dans un contexte où le ralentissement de l'économie, conjugué au retard accusé en matière de climat des affaires, constitue de véritables freins à l'emploi. Notons, dans ce contexte, que les données présentées par l'OIT rejoignent le constat dressé par la Banque mondiale (BM), dans le cadre de son rapport sur «les miracles de l'emploi». Faible intégration des femmes et des jeunes En effet, selon l'OIT, les taux de chômage restent très élevés parmi les jeunes et les femmes en Afrique du Nord, malgré les opportunités offertes dans la sous-région. Ce constat, faut-il souligner, est également ressorti pour le cas du Maroc dans l'analyse de la BM. Cette dernière constate en effet, que la pression sur le marché de l'emploi au Maroc, résulte en grande partie des difficultés que rencontrent les femmes et les jeunes à la recherche d'un premier emploi. Par ailleurs, l'OIT relève l'impact de la dégradation de la qualité des systèmes éducatifs sur le marché de l'emploi et la capacité d'intégration dans la vie active. Elle a également souligné une contribution plus significative du secteur public dans la création d'emplois par rapport au secteur privé et une absence ou faiblesse du dialogue social dans la sous-région en général, couplée au manque de représentativité des jeunes et des femmes. Anapec, un programme ambitieux Sur le papier, il est clair que les mesures prévues par le gouvernement marocain, semblent aller dans le bon sens et ainsi combler les lacunes. Encore faut-il les appliquer. À ce titre, force est de constater que le plan d'action du ministère de l'Emploi prévoit, notamment, à partir de l'exercice en cours, la poursuite du programme d'octroi des aides pour la formation des jeunes, en vue de leur insertion dans la vie active à travers la contribution de l'Etat dans le cadre des dispositifs gérés par l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec). Le plan d'action 2012 – de ce véritable bras armé de l'Etat en matière d'emploi – comprend la poursuite de la mise en œuvre de la politnapec prévoit en outre la mise en œuvre des dispositifs de promotion de l'emploi décent. Il s'agirait également de développer le placement à l'international via la prospection d'opportunités d'emploi à l'étranger.