La situation du secteur du textile dans le nord du Maroc est en mode stand-by, en faveur du statu quo maintenu bon gré mal gré par l'AMITH dans sa représentation nord depuis un peu plus d'un mois. Pris en effet entre le marteau et l'enclume - marteau que brandit depuis un moment l'Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM) à coup de piquets de grève répétés; enclume rendue très dure par la baisse des commandes générées par le marché européen, notamment en Espagne. Le textile dans la région baigne actuellement dans une accalmie qui ne présage rien de bon. On prévoit même une reprise des mouvements sociaux à partir de mai prochain. Les conflits sociaux dans les entreprises du textile dans la partie nord du territoire national, sont monnaie courante ces derniers mois. La fronde, et ce n'est là un secret pour personne, est menée tambour battant par l'UNTM. Selon Jamal Maïmouni, en charge de la médiation avec les syndicats pour le compte de l'AMITH dans la région, le «conflit social dure depuis 1 an déjà» et aurait atteint son paroxysme en «décembre et janvier derniers», comme le confirme Mohamed Tazi, directeur de l'association. Depuis, précise Tazi, «bien des avancées ont été réalisées, avec notamment la mise en place d'une cellule de médiation qui a favorisé la reprise du dialogue avec les parties prenantes du conflit, ce qui a permis de calmer les tensions et de désamorcer la situation». Pour Maïmouni, ce n'est que partie remise, puisqu'«avec l'intersaison qui s'annonce, les mouvements de grève risquent de reprendre dès le mois de mai prochain». Une situation abordée cette fois-ci avec plus de sérénité que par le passé. En effet, si les mouvements sociaux de décembre et janvier derniers ont été «violents» à l'égard des patrons et des directeurs d'usines concernées, Maïmouni s'attend, le cas échéant, à ce que les «grèves attendues» pour l'intersaison se déroulent de manière «civilisée». Une formule lapidaire en vogue actuellement au Parlement, où sera discutée la loi sur la grève, une fois le dialogue social achevé. En attendant, conclut Maïmouni, «le dialogue avec le principal syndicat concerné est permanent. Durant les trois derniers mois, nous avons essayé de répondre au mieux aux exigences des grévistes. Certains ont eu leur dû et ont quitté leur emploi, d'autres ont pu reprendre leur activité», indique l'intéressé, en regrettant toutefois «un manque de visibilité» manifeste sur les perspectives économiques du secteur sur le court terme, ce qui n'est pas pour asseoir définitivement la sérénité attendue de part et d'autre. Bémol De passage dans la région fin mars, Abdelkader Aâmara, ministre de l'Industrie est parti à la rencontre des principaux acteurs du secteur dans la région. De cette «première rencontre du genre» selon Maïmouni, «aucune solution ou plan d'action» achevé n'a été défini. Il s'agissait davantage de prendre le pouls de la conjoncture sectorielle locale, de s'imprégner des revendications des uns et des autres et de recenser les propositions des différents intervenants présents à cette rencontre. Seul regret de ces derniers, l'absence du ministre de l'emploi, Abdelouahed Souhail, retenu par d'autres engagements.