Je sais que c'est l'heure – déjà ? – des communiqués d'auto-satisfecit (c'est vraiment le cas de le dire), mais si j'étais à la place de Ghellab, j'attendrais un peu avant d'en faire tout un plat. Vouloir tirer un bilan, positif qui de plus est, après juste un petit mois de la mise en application de ce sacré code de conduite qui n'en finira pas de faire parler de lui, je trouve que c'est aller un peu trop vite en besogne. Il aurait mieux fait de se mettre en «position garage» et d'attendre tous ses adversaires au tournant dans... un an. Car, s'il se met à fanfaronner tous les mois sur ses succès, ils risquent de reprendre leur (mauvaise) conduite, juste pour le plaisir de le contredire. Mais comme dit l'autre : «c'est vous qui voyez». En fait, ce n'était pas de ça que j'avais envie de vous parler aujourd'hui, même si on n'en est pas trop loin. Ça fait longtemps que je voulais aborder avec vous ce thème, mais je l'ai reporté à chaque fois pour des raisons, pas tout à fait de lâcheté, mais je vais dire, plutôt, de... pudeur. En effet, j'ai bien peur que beaucoup d'entre vous ne se sentent visés, mais à la guerre comme à la guerre ! Et puis, je vais tout de suite vous faire un aveu : je suis autant coupable que vous dans cette affaire ou, du moins, je l'ai été jusqu'au jour où mes bambins ont commencé à me taper ma bagnole, ou celle de leur maman, pour aller aux cours, pour faire des courses, ou, parfois même – je l'ai appris récemment par accident – pour faire la course. En vérité, je suis en train d'y aller par 36 chemins, alors que la chose est simple : il s'agit des bouchons monstrueux qu'on rencontre aux heures d'entrée et de sortie aux portes des écoles, et en particulier, celles dites privées. Hier, j'ai été bloqué pendant – je vous jure que je n'exagère pas– 20 minutes, alors que moi, je n'avais pas de gosses à chercher, et je ne faisais, pauvre malheureux !, que passer. Le premier ou la première qui me dit que «c'est normal», je donne son numéro de matricule au flic du coin ! Vous trouvez que c'est normal qu'on stationne en 2e ou 3e position au beau milieu de la chaussée, durant plusieurs minutes, parce qu'on ne veut pas que son rejeton ou sa «rejetonne» fasse 20 mètres à pied ? Et après, on s'étonne que le taux d'obésité augmente à vue d'œil au Maroc ! Comment ? Il n'y a pas où stationner ? Et alors ? Ça ne vous donne pas le droit de vous arrêter n'importe où et n'importe comment ! Au fait, vous qui frimez toujours de vos voyages à l'étranger, comment font, d'après vous, tenez, par exemple, nos amis européens, et même, poussons le bouchon encore plus loin, nos cousins américains? Je vais vous le dire : le covoiturage ! Ça vous dit quelque chose? Bien sûr que si, mais ça ne vous intéresse pas. Et je sais pourquoi : parce que vous avez tous envie, vous et vos descendants, de montrer à tout le monde dans quelles BM, Mercedes ou autres Audi vous paradez ! Voilà, je l'ai dit. Je vais encore me faire des ennemis, mais tant pis ! Et puis, après tout, je vais le redire: c'est vous qui voyez... Bon week-end quand même.