C'est le week-end, et je ne vais pas encore vous chauffer les oreilles avec mes histoires à dormir debout sous un parasol. Aujourd'hui, j'ai envie d'être «cool». Après tout, on est en vacances, des vacances très courtes, trop courtes, et je ne voudrais pas en rajouter. Bon, je vais essayer de me lâcher un peu, tout en faisant quand même attention, car, moi, quand on me lâche, on ne peut plus me tenir. Donc, disais-je, je ne vais pas être sérieux aujourd'hui pour ne pas trop vous pomper l'air, lequel déjà n'est pas terrible. C'est normal, c'est l'été, et qui dit été, dit chaleur, et qui dit chaleur, dit pollution. Je ne vais pas vous expliquer les raisons physico-climatologiques du phénomène, car ce serait trop ardu, et en plus, je ne maîtrise pas tout à fait - pour ne pas dire pas du tout - la question. Cela dit, dans pratiquement tous les domaines, même si je ne pige pas toujours tout, je sens bien les choses en général. Tenez ! Dimanche dernier, je me baladais sur la corniche vers 14 h, histoire de me détendre un peu et, justement, croyais-je, de respirer un peu d'air pur. Mal m'en a pris, car aussitôt arrivé sur place, juste en face d'un grand hôtel, que vois-je ? Trois grands bus qui, apparemment, attendaient des touristes qui avaient probablement du mal à quitter des yeux le beau ciel bleu, stationnés sur la piste censée être réservée exclusivement aux cyclistes et aux motocyclistes, et qui avaient laissé leur moteur en marche dans une belle chorale ronronnante et polluante. Alors, je récapitule : la corniche, il fait chaud, très chaud, plein de bagnoles qui roulent toute clim dedans et toute fumée dehors, et 3 gros méchants véhicules arrêtés là où il ne le faut pas, nous chauffant les oreilles et le nez, et nous gonflant la tête et les poumons de plein de cochonneries capables de nous envoyer à l'hosto avant même qu'on puisse leur dire un mot ! Je voulais vous la faire courte, mais le problème, c'est que, plus de 30 minutes plus tard, après m'être éloigné au maximum de cette catastrophe naturelle ambulante immobile, je retourne sur les lieux, et, bien entendu, ils étaient toujours là, tout fiers et tout forts, tout bruit et toute saleté dehors. Et la meilleure c'était que tout cela se faisait sous la barbe et le nez d'agents de police en bons et dus uniformes ! Alors, moi, je veux bien qu'on cajole le touriste, qu'on le câline et qu'on le bichonne, et tout ça pour qu'on boucle enfin ce satané chiffre de 10 millions fin 2010, mais de là à être obligés de gâcher la vue et l'odorat et tout ce qui va avec de la pauvre population autochtone, je crois qu'on pousse le bouchon un peu trop loin. En plus, montrer aux touristes qu'on n'a rien à faire, ici, du code de la route et de ses règles, et que les cyclistes et compagnie n'ont qu'à aller voir ailleurs si on y est, je ne pense pas que ça va bien arranger notre image, tiens... à l'étranger. Comme c'est étrange ! Bon week-end quand même pour les uns, et bonnes vacances pour les autres.