Les Echos quotidien : Deux semaines après la finale d'Arab Idol, quel regard portez-vous sur la polémique déclenchée juste après ? Dounia Batma : Je tiens tout d'abord à préciser que je ne m'attendais pas du tout à ce qu'une marée humaine soit présente à l'aéroport Mohammed V, le jour de mon retour au Maroc. Ma participation à Arab Idol m'a permis d'avoir une certaine popularité au Maroc et dans d'autres pays arabes. Ce sont d'ailleurs ces gens là qui m'ont soutenue jusqu'au bout. Pour répondre à votre question, je ne peux pas savoir ce qui s'est passé réellement lors de la soirée de l'annonce des résultats. Tout ce que je sais, c'est que cet épisode fait partie désormais du passé. Je suis en ce moment en train de préparer mon nouvel album qui, je l'espère, sera à la hauteur des aspirations de mon public. Justement, pourriez-vous nous parler davantage du contrat qui vous lie avec votre maison de production Platinium ? Avant de rentrer au Maroc, j'ai signé effectivement un contrat avec Platinium qui appartient à l'artiste saoudien Rashed Al Majid, et c'est avec Platinium que je suis en train de préparer mon nouvel album, qui sera composé de plusieurs chansons en «khaliji» (langue parlée des pays du Golfe). Nous sommes en train d'étudier la possibilité d'intégrer une chanson marocaine dans cet album. Sinon, je vais m'installer à Dubaï pour être proche de ma maison de production. Bref, je suis vraiment très chanceuse d'intégrer celle-ci qui produit beaucoup de stars arabes. Concrètement, quel est le style musical que vous appréciez le plus ? Je suis pour la chanson classique, celle qui nous fascine grâce à des paroles et une composition originales. Lors de mon passage à Arab Idol, j'ai interprété plusieurs chansons d'Oum Kalthoum, de Mohamed Abdelwahab et de stars du pays du Golfe. Pour être sincère avec vous, je me suis retrouvée dans le style musical des pays du Golfe. Toutefois, cela ne m'a pas empêchée d'interpréter des chansons égyptiennes, libanaises et marocaines. Je tiens d'ailleurs à préciser que durant tout le programme, j'ai tenté de prouver que la chanson marocaine existe sur la scène artistique arabe et que contrairement aux idées reçues, notre dialecte est loin d'être compliqué. Et quels sont les artistes qui vous parlent le plus ? Je suis une grande fan de la chanteuse Asmaâ Lemnawer. Je trouve que sa voix est inimitable, sans oublier qu'elle est en train de faire de la promotion à la chanson marocaine en Orient. Son style me fascine. La défunte Zikra fait aussi partie de mes idoles. Vous savez, j'ai toujours été impressionnée par le talent des artistes du Maghreb. Les chanteuses maghrébines ont fait leur place sur la scène artistique nationale grâce à leurs voix si envoûtantes. L'artiste marocaine Latifa Raefat, a déclaré que vous étiez beaucoup plus performante que bon nombre de stars invitées pour animer les soirées d'Arab Idol. L'artiste Latifa Raefat a déclaré que vous étiez beaucoup plus performante que bon nombre de stars invitées pour animer les soirées d'Arab Idol. Qu'est ce vous en pensez ? Ce genre de témoignages me fait énormément plaisir, d'autant plus que je suis une fan de Latifa Raefat. Cela m'encourage à donner le meilleur de moi-même pour être à la hauteur des aspirations de mon public. Quel est le secret de votre réussite à Arab Idol, tout en sachant que votre passage à Studio 2M n'était pas aussi brillant ? C'est simple, quand j'étais à Studio 2M, je n'avais pas la possibilité d'interpréter des chansons égyptiennes, libanaises ou celles des pays du Golfe. À Arab Idol, j'avais la liberté de choisir le style que je voulais. C'est cette liberté qui m'a permis de prouver que je suis capable d'interpréter différents styles. Je pense que c'est ce détail très important qui fait la différence entre les deux programmes. On vous a aussi mieux coachée à Arab Idol ... Ce sont deux programmes différents même s'ils ont le même objectif, celui de dénicher de jeunes talents. À Arab Idol, les coachs et les musiciens étaient très présents, ce qui a permis à tous les candidats de dépasser leurs failles et d'aller de l'avant. On a procédé de la même façon à Studio 2M, qui reste parmi les étapes les plus importantes dans mon parcours. On peut dire que la chance n'était pas de mon côté lors de mon passage à Studio 2M. Allez-vous faire un duo avec l'artiste Ahlam ? Pour le moment, je n'ai aucune visibilité par rapport à ce projet, mais je serai vraiment contente de faire un duo avec l'une des artistes les plus en vogue dans le monde arabe. Nous avons déjà chanté ensemble à Arab Idol et je peux vous dire que le courant passe à merveille entre nous. Certaines chanteuses arabes se sont lancées dans l'écriture des paroles et dans la composition de leurs propres tubes. L'idée de faire la même chose vous travserse-t-elle l'esprit ? Pas du tout ! Je préfère plutôt me concentrer sur le chant et ne pas empiéter sur le terrain des paroliers et des compositeurs. Vous êtes l'une des héritières du style des Ghiwanes. Pensez-vous un jour revisiter ce répertoire si riche ? Le style des Ghiwanes a bercé mon enfance et mon adolescence et je suis vraiment fière d'appartenir à une famille qui a contribué à la diffusion de ce style au Maroc et dans le monde. Toutefois, je suis incapable de le revisiter par crainte de trahir la mémoire de mon oncle Larbi Batma.