2011 a été l'année de la prudence pour Salafin. «En attendant que le marché aille mieux», indiquait Amine Bouabid, directeur général de Salafin, lors de la présentation des résultats de son établissement, mardi à Casablanca. Globalement, la société de financement, filiale du groupe BMCE, a fait mieux que le marché dans son ensemble, notamment en termes de production. Du côté des perspectives, Bouabid précise que le niveau de résultat de l'année en cours sera quelque peu similaire à celui de l'année passée, en attendant de meilleures perspectives de développement, pour lesquelles la société serait «déjà prête» conclut l'intéressé. Des indicateurs plutôt mitigés Quand la production globale des sociétés de financement chute de 6% sur l'année 2011 (APSF), la production brute de Salafin s'apprécie légèrement de 3%, pour un total de 1,139 MMDH. Toutefois, par secteur d'activité, cette performance est moins évidente. Si, en effet, sur le segment «financements automobiles», la société termine l'année 2011 sur une croissance de 11% de sa production (647 MDH), tandis que celle du marché est limitée à 6%, sur le segment «crédits personnels», Salafin fait moins bien. De fin 2010 à fin 2011, les crédits personnels accordés par la société ont effectivement chuté de 25%, s'établissant à 400 MDH (532 MDH en 2010), quand ceux de l'ensemble du marché ne se sont repliés que de 11%. Pour le management de la société, cette baisse serait «liée principalement au resserrement des conditions d'octroi, initiées depuis 2010, suite à la forte montée du risque». Une contre-performance à nuancer toutefois, puisque disposant de parts de marché de 6% pour les crédits personnels et de 15 % pour les financements automobiles, Salafin reste toujours performante sur l'activité la plus dynamique. Le management se félicite d'ailleurs que «la première part de marché de la société soit sur le segment qui marche le mieux». Ce qui n'est finalement pas pour remettre en cause les choix stratégiques et/ou historiques de la société. Il est une autre satisfaction du management, les activités de services pour le compte de tiers, appelées dans le jargon du métier «fees business» (recouvrement + partage de plateformes de gestion de crédits à la consommation), ont généré un revenu de 8,2 MMDH, soit «un bond de 125%» (3,2 MMDH en 2010). En termes d'encours, Salafin totalise, en fin d'exercice, un peu plus de 2,43 MMDH (2,6 MMDH en 2010), soit une baisse de 6% en une année. Consolidation Le produit net bancaire ressort à près de 274 MDH, régressant ainsi de quelques 4,6%. Il en est de même du résultat net qui baisse de 7%, passant de 100 MDH en 2010 à 93 MDH à fin décembre. Dans le même sillage, la rentabilité des actifs (ROA) s'établit à 2,8 % (3,1% en 2009 et 2010) et celle des fonds propres (ROE) ressort à 15,5% (16,7% en 2010 et 17,7% en 2009), avec au final «un ratio de solvabilité de 22,8%». À propos des fonds propres et de leur rentabilité, Bouabid se prononce pour la poursuite des efforts de consolidation de ces derniers, écartant tout recours au financement sur le marché pour les trois prochaines année. Il est à noter également le doublement de la «quote-part des dépôts clientèles» qui passe de 6% en 2010 à 12,3 % en 2011. Au niveau boursier, Bouabid explique la contre-performance de la valeur en Bourse par, notamment, le désengagement des investisseurs étrangers, «qui étaient très friands du papier Salafin», et dont le départ n'a pas manqué de «mettre la pression sur la valeur du titre».