On n'en parle que très peu, et c'est pourtant un secteur qui devrait connaître une réelle mutation à court terme. Il s'agit en effet du secteur de l'électricité. Les indicateurs disponibles auprès du Haut commissariat au plan font état d'une relance de l'activité, avec une croissance de la production dépassant les 4% sur les premiers mois de l'année, dans une conjoncture où les prix des matières premières se sont inscrits en hausse. Ceci dit, le deuxième trimestre de l'année a été particulièrement marqué par la poursuite de la dynamique des activités des centrales thermiques et hydrauliques qui a permis de maintenir une croissance soutenue de la production énergétique. Cela dit, l'activité des opérateurs du secteur n'est, pour autant, pas assurée. Certes, la nouvelle stratégie énergétique du ministère de l'Energie et des mines axée sur la sécurité énergétique, l'accès à l'énergie, la protection de l'environnement et l'intégration régionale, laisse présager un avenir prometteur pour les industriels. Pour rappel, la nouvelle stratégie vise, entre autres, la diversification des sources et ressources énergétiques. Les dernières prévisions du ministère de tutelle font état d'une multiplication par 4 de la consommation énergétique et d'une croissance de 350% de la production à l'horizon 2030. Cette situation n'est pas pour déplaire aux opérateurs qui ont notamment misé sur un investissement en masse pour suivre le Plan d'électrification rurale (PERG), qui a en effet constitué une réelle opportunité pour l'industrie de l'électricité. Si l'on se réfère aux données officielles (quoique mitigées), le taux de finalisation du PERG atteint 95%. Autrement dit, ce qui constituait une opportunité pour le secteur des «électriciens» est presque totalement consommé. De plus, l'échéance 2030 est, aujourd'hui, assez lointaine pour que les opérateurs profitent de cette dynamique promise. De ce fait, de nouvelles niches de relais de croissance s'imposent à court terme. D'ailleurs, les opérateurs semblent en avoir conscience. Dans ce sens, la Fédération nationale de l'électricité et de l'électronique (Fenelec), consciente des enjeux auxquels le secteur devrait faire face, a mis en place une feuille de route lors de son dernier conseil d'administration. Deux marchés porteurs ont été détectés, le premier n'étant autre que l'ambitieux plan solaire marocain. Encore faut-il que les industriels face preuve d'une adaptation rapide, car le plan solaire, fait partie d'une volonté du Royaume de renforcer la part des énergies renouvelables. Ceci implique une nouvelle donne pour le secteur qui a poussé, d'ailleurs, la Fenelec à intégrer dans ses rangs l'Association marocaine des industries solaires et éoliennes (Amisole). Un pas qui en dit long sur les synergies futures attendues de cette alliance. Par ailleurs, la seconde niche repérée par la Fenelec a attrait à favoriser le marché africain, vaste domaine où l'industrie électrique marocaine a beaucoup à offrir. D'ailleurs, le renforcement de l'activité à l'export a toujours été d'actualité, que ce soit au sein de la filière en elle-même, ou au sein du ministère du Commerce extérieur. À cet effet, une vaste campagne promotionnelle, lancée par la fédération en 2009, poursuit sa course cette année. En décembre, il est ainsi prévu l'organisation de «Maroc Afrique Elec III» en République démocratique du Congo, au Burkina Faso, en Gambie et en Mauritanie afin de promouvoir l'industrie marocaine de l'électricité dans ces pays. C'est dire que le secteur de l'électricité est promis à une mue. La question est maintenant de savoir si les opérateurs feront preuve d'assez d'adaptation pour assurer le positionnement du secteur comme une réelle industrie à l'échelle internationale.