Pas moins de 180 soumissionnaires ont manifesté leur intérêt pour le projet solaire marocain. Principalement des Français et des Britanniques. «C'est dire l'intérêt que portent les opérateurs au projet solaire marocain (ndlr : 2.000 MW à installer et 4.500 GKW de production)», souligne Ahmed Squalli, président de l'Association marocaine des industries solaire et éolienne (Amisole), qui dévoilait ce chiffre avant-hier, lors de l'assemblée générale extraordinaire (AGE) de la Fédération nationale de l'électricité et de l'électronique (Fenelec). Une AGE dont le seul point de l'ordre du jour était l'adhésion de l'Amisole à la Fenelec. Une décision «stratégique» pour les professionnels. Ces derniers ont ainsi décidé de se regrouper en affichant clairement leurs ambitions de se positionner en tant qu'interlocuteur unique des officiels. «L'Amisole est devenue séduisante depuis le lancement du projet solaire du Maroc !», indique Youssef Tagmouti, président de la Fenelec. Mais que représente l'Amisole (une quarantaine de membres) face aux mastodontes étrangers qui ont manifesté leur intérêt pour le projet solaire ? «Il est vrai que l'Amisole est lilliputienne, comparée à la concurrence qui se profile en matière d'énergies renouvelables. Mais force est de constater que cette association a l'avantage d'avoir 23 ans d'existence sur le terrain», précise Tagmouti. Ce dernier insiste sur le fait que sa fédération nourrit l'ambition de se positionner au niveau des décideurs (Agence marocaine des énergies renouvelables –Masen-, ONE...). «Nous ne maîtrisons pas les énergies renouvelables au niveau de la Fenelec, contrairement à l'Amisole, dont ce sont les métiers principaux», ajoute-t-il. En clair, en ralliant l'Amisole, la Fenelec veut jouer un rôle au niveau des réflexions autour des cahiers des charges du projet solaire et surtout pour «explorer toutes les formes possibles pour que le projet reste ici au Maroc», indique Tagmouti. «Notre but est de participer à la réflexion, pas la réalisation», précise-t-il. Ce dernier a d'ailleurs souligné que les différents intervenants ambitionnent d'assurer une présence marocaine à hauteur de 40% du projet au minimum. «On est capable aujourd'hui d'atteindre cet objectif», confie Tagmouti. Un centre de formation géré par la Fenelec Mais comment assurer une présence marocaine à hauteur de 40% du projet, alors que notre pays ne détient pas la technologie solaire ? «Nous en sommes conscients, c'est pour cette raison que nous commençons aujourd'hui par le volet formation», explique le président de la Fenelec. En partenariat avec l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), la Fenelec dit vouloir mettre le paquet sur la formation des ressources humaines, nécessaires à la bonne marche du projet solaire. L'Office va même dédier un centre pour les métiers du secteur, entièrement géré par la Fenelec. Une première au Maroc, selon Tagmouti. «Jamais l'OFPPT n'a accordé la gestion d'un de ses centres à un organisme privé», explique-t-on. Cette décision prendra effet dès l'année prochaine. Et, le centre en question devra être identifié avant la fin du mois courant. Actuellement, les différents centres de l'OFPPT assurent la formation de 31.000 stagiaires par an dans les différents métiers du secteur de l'électrique et de l'électronique, soit 15% du dispositif de l'Office. L'objectif est de développer ces chiffres pour atteindre les 40.000 stagiaires annuellement. «Le centre que va nous dédier l'OFPPT assurera la formation de 4.000 profils spécialisés», souligne le président de la Fenagri.