C'est l'heure des comptes pour les victimes de la non reconduction de l'accord de pêche Maroc-Union européenne. Les Iles Canaries estiment que les pertes engendrées par la suspension de l'accord de pêche avec le Maroc et l'UE, sous décision du Parlement européen, s'élèveront à 30 millions d'euros. C'est le chiffre avancé par le conseiller à l'agriculture et à la pêche du gouvernement régional de l'Archipel, Juan Ramon Hernandez, lors de sa comparution devant le Parlement de sa région. Concrètement, les armateurs de la région affichent un manque à gagner de plus de 11 millions d'euros et les associations de production et agents commerciaux parlent de 18,73 millions d'euros de déperdition. Le responsable espagnol a indiqué que son gouvernement ne lâche pas prise depuis la révocation de l'accord par les eurodéputés et que des réunions se sont tenues pour «exiger à Bruxelles la reprise des négociations ». Le rejet de la prorogation du pacte par l'Hémicycle européen représente un coup dur pour ce secteur. Les captures réalisées dans les zones poissonneuses marocaines sont de l'ordre de 5,5 millions de kilos, ce qui représente 53,66% du total des prises réalisées par la flotte canarienne. Juan Ramon Hernandez a souligné que la non-reconduction de l'accord a des retombées négatives non seulement sur le secteur mais s'est étendue à l'ensemble des activités liées directement ou indirectement à cette industrie. Rappelons que dans le cas des Iles Canaries, la décision des eurodéputés a affecté 26 navires et a entrainé la perte de 250 postes de travaux directs et environ 1.000 postes indirects.