Le parti populaire fait feu de tout bois pour que les négociations sur l'accord de pêche soient ressuscitées au plus vite. Mardi 7 février, c'était au tour des députés de plancher sur le célèbre pacte. Le Congrès des députés espagnol a approuvé la reconduction «d'une manière urgente» de l'accord de pêche. La proposition présentée par le parti populaire a été adoptée par 298 voix favorables, 28 contre et trois abstentions. Par le biais de cette démarche, les députés populaires veulent mettre la pression sur la Commission européenne afin qu'elle accélère la cadence. Les populaires craignent que les négociations ne s'éternisent et que par conséquent la liste des chômeurs ne s'allonge dans les régions vivant du poisson marocain. «Le nouvel accord doit se baser sur des rapports scientifiques et doit prendre en compte les exigences du Parlement européen, l'opinion des professionnels du secteur et des communautés autonomes», a soutenu le député Garcia Diaz, l'initiateur de la proposition. Le parlementaire, qui a critiqué les modalités de l'ancien protocole, concocté selon lui sans consultation des professionnels de la pêche, a exhorté la Commission européenne à impliquer les concernés à l'heure de la préparation d'un projet d'accord. «On ne peut pas signer n'import quel accord», a-t-il soutenu. Durant cette session, les socialistes et les populaires ont fait front uni, contre les groupes voulant politiser le débat. En effet, les partis dits de gauche ont brandi encore une fois la carte du Sahara. De la sorte, cinq groupes parlementaires appartenant à la gauche ont présenté à leur tour des amendements en relation avec la situation dans les provinces du sud. Le groupe PNV, parti nationaliste basque, a exigé que le nouvel accord fasse référence, d'une manière explicite, au respect des droits humains dans les provinces du sud. De même, il a demandé que la contrepartie financière bénéficie directement à la population de cette zone, sous peine d'exclure cette région du traité. Pour sa part, l'amendement proposé par UPD (Union, progrès et démocratie), proposait l'exclusion des provinces du sud du protocole de pêche, le limitant au reste des eaux territoriales marocaines. Ces propositions sont restées des vœux pieux, puisque le groupe populaire a fait barrage à ces amendements. Quand il s'agit d'intérêts économiques, le PP sait se montrer pragmatique. Le reste des interventions a abordé la contrepartie financière, jugée trop élevée. Dans ce sens, la députée de l'UPD a considéré l'accord comme «ruineux» pour le contribuable européen, étant très onéreux et peu rentable, en comparaison avec d'autres accords similaires signés avec des pays tiers, a-t-elle souligné. Ces propos ont été essuyés d'un revers de main par le constat de l'édile représentant les Îles Canaries. Selon cette parlementaire, 250 emplois directs et 2.000 indirects dépendent profondément du pacte, rien que dans les Iles Canaries. Elle a également rappelé que la suspension prématurée de l'accord par les eurodéputés a engendré des pertes d'une valeur de 4 millions d'euros pour les pêcheurs canariens.