À l'image de tout le secteur des nouvelles technologies, Disway accuse en 2011, le coup asséné par le comportement défavorable de la demande du marché local et la persistance de la concurrence tant formelle, qu'informelle. Si la fusion opérée de manière effective, en avril 2010 a porté ses premiers fruits en fin d'exercice 2010, il faut croire que cet effet positif a largement été atténué au cours de l'exercice 2011. Tous les indicateurs en berne Dans un contexte difficile marqué par «une baisse de la demande nationale», en termes notamment d'unités de PC (-10%) et d'imprimantes (-30%), à laquelle s'ajoutent, outre l'entrée de nouveaux arrivants sur le marché, «la baisse du budget d'investissement et de fonctionnement de l'Etat», Disway aligne ses performances 2011 sur celles du marché, c'est-à-dire à la baisse, alors qu'en effet ses comptes de résultat prévisionnel, établis lors de la fusion entre Distrisoft et Matel PC Market en 2010, faisaient état, sur la base de réalisations d'économies d'échelle et de «synergies opérationnelles», d'un chiffre d'affaires de 1,95 MMDH. Pour l'exercice qui vient de se terminer, Disway devra se contenter finalement d'un chiffre d'affaires de 1,34 MMDH. Comparé à la performance commerciale de l'année passée (1,69 MMDH), ce chiffre d'affaires aura donc baissé de 20,7% en une année. Le management précise que les inondations qu'a subi la Thailande - leur premier fournisseur en disques durs - ont engendré une flambée des prix des fournitures. De fait, cette baisse du CA a tout de même valeur de performance. D'autant que la filiale tunisienne, qui prend une part nettement stratégique dans le plan de développement de Disway à l'international, a dû subir les répercussions du printemps arabe, qui a pris racine sur son territoire d'activité. Par ailleurs, là où «les synergies dégagées de la fusion» ont probablement été concrétisées, c'est sûrement au niveau des charges d'exploitation (hors achats de marchandises), qui se seront ainsi réduites de 10 % en 2011 grâce au «travail d'optimisation» effectué, indique-t-on. Cependant, le résultat d'exploitation n'a que peu capitalisé sur cette réalisation opérationnelle, grevée par «les dotations aux amortissements liées à l'investissement dans la zone logistique SAPINO». Il ressort en effet à plus de 48,7 MDH, soit moitié moins que le résultat réalisé l'année passée (+101,8 MDH). Sur la base de ces chiffres, le résultat net consolidé s'établit à plus de 25,2 MDH, largement en deçà des 71,3 MDH enregistrés à fin 2010. Ceci réduit, dans les mêmes proportions, le résultat net part du groupe, qui de 71,5 MDH en 2010, s'est fixé à fin décembre 2011 à seulement 25,9 MDH. Perspectives prudentes Toujours sur l'année 2011, si «la consolidation des synergies opérationnelles de fusion» n'a pu être menée efficacement, Disway aura au moins eu le mérite de tenir une partie de ses engagements. C'est le cas notamment de sa volonté affichée, début 2011, de maîtriser son risque de change, qui a été, somme toute, concrétisé en ce que le résultat de change s'est amélioré de près de 5,1 MDH par rapport à 2010. Il en va de même du projet de nouvelle plateforme logistique de Sapino, pour lequel une enveloppe de 40 MDH d'investissement avait été annoncée l'année dernière. À l'arrêt des comptes, cette enveloppe se chiffrait à 60 MH. Cette plateforme de 33.000 m2 devrait permettre, dès 2012, «une efficience du service clients, l'amélioration de la productivité» et la réalisation d'une économie de 3 MDH. À ce titre, le management indique, que dans le cadre de la nouvelle politique d'embauche, outre «la mobilité interne suite à la restructuration en cours», la politique RH se donne un objectif désormais «qualitatif». Du côté des perspectives, Disway semble confiante vis-à-vis de la relance de l'activité de la filiale tunisienne, qui sera reprise à 100% (l'assemblée générale tenue aujourd'hui devra statuer sur cette question stratégique). Elle s'engage également à redoubler d'efforts pour concrétiser la politique de diversification de ses partenariats. Elle annonce déjà la signature d'un partenariat avec EMC en mars 2012, leader mondial du storage. Au niveau local, Disway place tous ses espoirs dans la nouvelle loi de finances volontariste présentée par Baraka, dont ils espèrent qu'une partie des projets d'investissements publics seront, ou maintenus ou relancés de manière à lui assurer une stabilité de son carnet de commandes. Au reste, «le premier semestre 2012 n'a pas encore commencé pour nous», commente au final le management de l'entreprise.