Les communications financières des sociétés cotées au titre du premier semestre commencent à tomber et l'intérêt des investisseurs est tourné vers les meilleurs placements à opérer. Sur la base de ces mêmes résultats financiers, les analyses vont donc bon train pour s'assurer les plus grandes rentabilités possibles. Il faut dire que les opportunités ne manquent pas, même si le marché s'est inscrit dans une morosité monotone depuis plusieurs semaines. L'ensemble des analystes de la place continue de croire fondamentalement en une tendance haussière du marché. Contrairement aux apparences, et au vu du rendement très moyen qu'offrent actuellement les marchés monétaire et obligataire, le marché des actions est considéré par les institutionnels comme le meilleur arbitrage de placements actuellement. Techniquement parlant Avant de décider de quelque placement que ce soit, il est impératif pour l'investisseur de définir avant tout sa logique d'investissement. Dans ce sens, deux possibilités ont historiquement existé sur tous les marchés boursiers du monde. La première est une logique à court terme où les risques de la spéculation soufflent le chaud et le froid. L'analyse technique des cours semble alors être l'un des outils efficaces pour la prise de décision. La toute dernière recommandation dans ce sens est tombée en fin de semaine dernière et elle est signée Attijari Intermédiation. La société de Bourse a en effet scruté la valeur Ciments du Maroc, pour laquelle la recommandation ressort à l'achat avec une cible de 1.349 DH. «Les investisseurs doivent viser dans un premier temps les 1.275 DH puis la résistance des 1.349 DH. Un stop-loss fixé en-dessous des 1.075 DH protègera la position», explique-t-on au sein d'Attijari Intermédiation. Cependant, l'analyse technique n'étant pas un outil sur lequel les sociétés de Bourse communiquent souvent, elle reste en revanche un instrument que les plus avisés des investisseurs particuliers peuvent manier à leur guise selon ses différentes approches. La seconde concerne bien évidement les stratégies à long terme où seule l'étude approfondie des fondamentaux économiques des sociétés prévaut. Dans ce sens, les recommandations des analystes des sociétés de Bourse convergent toutes vers un positionnement sur les valeurs apparentant à des secteurs stratégiques de notre économie, dont la croissance est structurelle et durable, ainsi que les secteurs cycliques. «Nous recommandons de réduire légèrement les positions sur les secteurs défensifs dont la performance devrait être inférieure à celle de l'indice et de surpondérer les secteurs cycliques alliant visibilité dans les perspectives et décotes», recommande-t-on chez CFG. Le redressement des indicateurs conjoncturels devrait en effet se poursuivre sur la période à venir, induisant une nette amélioration des résultats en 2010 et en 2011 des sociétés cotées. Le secteur qui représente parfaitement cette configuration est sans nul doute celui des mines. En effet, après les déboires de l'année écoulée, suite notamment à l'effondrement des prix des métaux sur les marchés internationaux, le secteur est voué à réaliser de bonnes performances au titre de l'exercice en cours. La valeur Managem figure même parmi celle les plus recommandées par les analystes, notamment ceux d'Attijari Intermédiation, dans une logique à long terme. La société devrait en effet voir ses indicateurs se renforcer nettement durant les prochains exercices. Dans le même sens, les investisseurs à long-terme devraient se placer sur les secteurs du BTP, l'immobilier, l'agroalimentaire et le bancaire. Les télécoms peuvent aussi être considérés comme une bonne opportunité de placement, même si les derniers résultats publiés par Maroc Telecom marquent une rupture avec les exercices à forte croissance. L'opérateur Télécom reste en effet une valeur dont le rendement est toujours aussi intéressant, d'autant plus que «le comportement de son cours depuis le début de l'année fait toujours ressortir un potentiel de hausse», explique un analyste de la place. D'ailleurs, la valeur est recommandée à l'achat par l'ensemble des analystes. D'autres valeurs attirent tout autant, particulièrement Alliances Developpement dans l'immobilier. Le fleuron de Mohamed Alami Lazraq devrait en effet afficher en 2010 des résultats au moins aussi performants que ceux de 2009. Les publications semestrielles des prochaines semaines devraient conforter la thèse selon laquelle la valeur est la plus intéressante actuellement du secteur immobilier. Pour le secteur bancaire, deux valeurs se distinguent particulièrement. D'un côté, on retrouve Attijariwafa bank, pour laquelle les analystes des sociétés de Bourse restent optimistes. En effet, la stratégie de développement à l'international de la filiale de l'ONA est un filon qui lui assure une croissance sur les prochaines années. Idem pour la BCP, qui présente des perspectives de croissance des résultats qui ne laissent indifférents ni analystes, ni investisseurs. En effet, les premiers s'accordent à recommander le positionnement sur le titre, tandis que les seconds y ont témoigné un attrait particulier depuis le début de l'année. Par ailleurs, après une pause marquée durant l'exercice 2009, le secteur du BTP est en phase de reprendre son élan d'antan, en marge de la dynamique des investissements publics en 2010. Ainsi, des valeurs tels que les cimentiers Lafarge et Holcim, ou encore Delta Holding, constituent aujourd'hui des placements intéressants pour les boursicoteurs. Il est à noter que de toutes les valeurs du secteur, Sonasid semble présenter le plus fort potentiel de croissance selon Attijari Intermédiation sur les mois à venir, en raison principalement de son leadership sectoriel. Cependant, l'horizon de ces projections de croissance reste limité dans le temps, en vue de la situation concurrentielle de son marché, qui risque de devenir assez délicate lors des prochaines années. Cet état de fait pousse d'autres sociétés de Bourse à recommander la vigilance en se positionnant sur ce titre, notamment BMCE Capital, qui préconisait d'alléger le titre tant que son cours dépassait les 2.196 DH fixé comme cours objectif. Ceci étant, cela n'a pas empêché la société d'afficher une hausse de cours boursier dépassant 18% depuis le début de l'année. Enfin, longtemps considéré comme un secteur refuge en période de crise, l'agroalimentaire paraît être aujourd'hui comme un des placements sûrs de la cote. Si avec le retournement du cycle baissier, les valeurs défensives passent généralement au second plan dans la recherche de la croissance des perspectives bénéficiaires, celles appartenant au secteur agroalimentaire constituent une assurance face à une conjoncture encore mitigée. Elles devraient conserver un certain attrait durant les mois à venir.