Ce n'est pas pour rien que les valeurs du secteur agroalimentaire sont considérées comme valeurs de fonds de portefeuilles. Depuis qu'elles ont signé leur rebond en 2009, renversant la tendance de leur évolution, elles sur-performent le marché. D'ailleurs, jusqu'à aujourd'hui, l'indice de ces six titres ne cesse de creuser un écart positif avec le Masi. Il affiche depuis le début de l'année une contre-performance de 5,39%, au moment où le Masi enregistre -9,69% depuis janvier dernier. Dans ce lot de valeurs, il y a lieu de souligner que certaines se sont démarquées depuis le début de cette année, jusqu'à se hisser du rang de valeurs non suivies à celui de valeurs à fort potentiel. Unimer, Centrale Laitière et les autres Aux premières loges, Unimer a ainsi pu signer une croissance fulgurante. Capitalisant sur de grandes ambitions stratégiques mais aussi un appétit féroce pour le développement à l'international, le spécialiste de la conserve de poisson a vu son cours évoluer de 5,85% depuis le début de cet exercice. De plus, splitté en janvier dernier, le titre s'échange à 179,95 DH, ce qui le rend plus accessible que son niveau antérieur qui s'établissait aux alentours des 1.600 ou 1.700 dirhams. Parmi les trois filiales de l'agroalimentaire de SNI, qui sont considérées par les sociétés de Bourse de la place comme valeurs de fond de portefeuille par excellence, seule Centrale Laitière arrive à sortir du lot, en réalisant une progression de 5,97% sur les huit premiers mois de l'année. Autrement dit, la meilleure performance de tout le secteur sur la cote. Pour autant, les analystes d'Attijari Intermédiation font une autre lecture de cette performance en soulignant qu'elle n'est pas amenée à se maintenir. Dans leur dernière note semestrielle, ils fixaient au titre un cours cible de l'ordre de 1.243 DH. Or, elle cote aujourd'hui à 1.330 DH. Les arguments de ces analystes? Il serait question de la dépendance de la firme aux importations, qui pénalisent fortement son résultat opérationnel. Par ailleurs, la forte concurrence que connaît le marché laitier, ainsi que la conjoncture économique liée à la hausse continue des prix des matières premières, ne devraient pas avoir un impact sur les réalisations du groupe, estime-t-on à Attijari Intermédiation. Toutefois, la prudence pour les investisseurs court-termistes serait de mise. Dans le même registre, les deux autres fleurons de SNI s'en sortent plutôt bien côté prévisions, mais leurs performances ne sont pas au rendez-vous. Ainsi, Cosumar affiche un repli de 7,79% depuis le début de l'année pour s'échanger à 1.798 DH. Avec un cours cible de 2.041 fixé par Attijari Intermédiation, cela lui octroie un potentiel de croissance de 13,5%. Les retombées positives de son plan Indimaj, qui devrait se poursuivre jusqu'à l'horizon 2013, plaident favorablement pour l'amélioration des indicateurs financiers de manière significative. Quant à Lesieur, la valeur a perdu 24,3% depuis le début de l'année et cela risque encore de durer. Avec un bénéfice en forte décroissance et des perspectives d'évolution peu prospères, en raison notamment de la volatilité des cours des oléagineux à l'international et de l'offre excédentaire que connaît le marché de l'huile d'olive, les analystes ne plaident pas en faveur du titre. Ceux d'Attijari Intermédiation lui fixaient comme cours cible 116 DH en décote de 3% par rapport au cours observé au moment de la réalisation de la note. Aujourd'hui, le titre dépasse de loin cette décote et s'échange à 109,76 DH. Du côté des smalls caps Les deux smalls caps, en revanche, arrivent tout de même à amortir le choc des fluctuations des cours des matières premières. Dari Couspate observe une légère baisse de 1,78%, pour se fixer à un cours de 771 DH. Celui-ci pourrait atteindre les 847 DH dans les trois mois à venir, selon les estimations de Sogécapital Bourse. La société de Bourse prévoit en fait un chiffre d'affaires de 301 millions de DH pour l'année 2011 et 325,1 millions de DH pour l'année 2012. Le résultat net devrait se chiffrer à 12,9 millions de DH et 16,2 millions de DH, respectivement. Quant à Cartier Saada, les fluctuations de son cours sont plus prononcées, eu égard à sa valeur nominale de 10 DH au lieu de 100. Ainsi, la baisse de son cours est de l'ordre de 12%, pour s'établir à 17,6 DH. En somme, la performance du secteur reste plus intéressante que celle du marché financier. Toutefois, le choix entre ces six valeurs liées dépendra des horizons d'investissement des investisseurs.