La Commune urbaine de la capitale économique s'est vue attribuer, par l'agence internationale de notation Fitch Ratings, une évaluation en hausse par rapport à celles obtenues ces deux dernières années. En effet, la Commune a décroché la note nationale à long terme de «A+ (Mar)», contre «A (Mar)» en 2008. En devises et monnaie locale, la Commune a gardé le même score qu'en 2008, avec des notes à long terme de «BB+» . Sur cette base, le rapport de Fitch table sur des perspectives stables. Pour l'agence américaine, l'amélioration de l'appréciation portée sur la Commune reflète celle qui caractérise ses performances budgétaires, la réduction de l'endettement publique, son profil socio-économique et cadre institutionnel favorables. Des points positifs, mais qui sont quelque peu pondérés par d'autres observations de l'agence. Ainsi, le rating a également signalé l'insuffisance d'accès aux informations financières», des marges de manœuvre budgétaire limitées, ainsi qu'une faible liquidité. Quant à la stabilité des perspectives s'offrant à la Commune, Fitch fonde son appréciation sur le fait que l'entité devrait pouvoir maintenir de solides ratios de recouvrement des dettes, sur une échéance à moyen terme. Fiscalité, le bât qui blesse D'après le diagnostic de l'agence, la flexibilité des taux d'impositions demeure également faible et l'évasion fiscale est très répandue, ce qui entraîne beaucoup de pertes, d'autant plus que la plupart des grandes entreprises et des institutions financières du pays, ont leur siège social dans cette ville, permettant ainsi une base d'impositions fiscales plus élevée que la moyenne nationale. La structure des ressources financières de la Commune casablancaise est donc en grande partie fondée sur l'impôt, les taxes représentant 67% de ses résultats d'exploitation en 2009, face à une moyenne nationale d'environ 35%. Quelles perspectives ? L'agence pense par ailleurs, qu'une poursuite des performances d'exécution budgétaire, à travers par exemple une réduction des arriérés d'impôts à la suite de la réforme fiscale mise en place en 2008, pourrait bien avoir un impact positif sur les prochains ratings. L'agence préconise aussi que l'amélioration de la divulgation de l'information financière, notamment en ce qui concerne le niveau de la dette, devrait aussi contribuer à une meilleure notation. D'un autre côté, Fitch affirme également qu'un déclassement, pour les prochaines notations pourrait bien être provoqué par un changement de cadre institutionnel limitant le contrôle de l'Etat, et/ou une hausse de l'endettement. L'accent a également été mis sur le fait que, mise à part les prêts obtenus auprès de plusieurs banques espagnoles, le Fonds d'équipement communal est le seul et principal prêteur aux collectivités locales marocaines. De plus, l'agence constate que la Commune urbaine de la capitale économique évolue sur une flexibilité budgétaire limitée. En effet, les frais de personnel ont constitué 57,7% des résultats d'exploitation de l'entité en 2009, tandis que la gestion de ce même personnel fait état d'un niveau élevé d'absentéisme et d'une faible productivité.