Avec des indices boursiers qui gagnent 13% depuis le début de l'année, la place casablancaise donne certainement l'apparence d'avoir rompu avec la morosité de l'année 2009. Cependant, aujourd'hui, la question que se posent les investisseurs, particulièrement les petits porteurs, concerne la solidité et la fiabilité de cette reprise. Une question d'autant plus légitime que depuis la deuxième semaine de juin dernier la courbe d'évolution des principaux indices de la place affiche une tendance globalement baissière qui s'est traduite par une dépréciation du Masi dépassant les 3%. Pour dissiper toute méfiance et donner de la visibilité à cette catégorie d'investisseurs qui joue un rôle de dynamo dans le mouvement boursier, les zinzins ayant plus une logique «long-termiste», les analystes d'Attijari Intermédiation se sont appliqués, dans une étude à mettre en évidence les signaux de reprise et surtout le potentiel du marché. Mais avant de s'aarrêter sur les axes de l'étude, il est intéressant de se pencher sur la vision du petit porteur par rapport à l'évolution du marché ces derniers mois. Le petit boursicoteur attiré très souvent par des opérations à court terme dites spéculatives, se retrouve devant le manque de visibilité, notamment quand il s'agit de prévoir l'évolution du marché casablancais, à moyen terme. Certes, depuis l'annonce de la mégafusion ONA/SNI et tout ce qui pourrait en découler, les professionnels ont clairement affiché leur optimisme quant à l'impact positif de cette opération sur le marché et, partant, sur l'investisseur. Mais au final, l'effet d'annonce n'a été que de courte durée et, deux mois plus tard, les doutes commencent à peser. Car finalement, à ce jour , cette opération a plus permis aux investisseurs particuliers de se désengager de la Bourse qu'à s'y encrer. Le taux de souscription des personnes physiques à l'OPR, initié par les deux holdings le prouve bien. Les analystes sont optimistes Par ailleurs, la récente introduction d'Ennakl, événement ô combien important puisqu'il tranche avec la période de vaches maigres en termes d'IPO, qui a perduré depuis 2008, n'a malheureusement eu qu'un impact éphémère sur l'ensemble de la place. Si jadis il suffisait d'une IPO pour stimuler tout le marché, aujourd'hui la donne paraît différente. La cotation d'Ennakl à Casablanca n'a en effet permis de relever le Masi que lors de la première séance. Par la suite, le rouge a vitge fait de reprendre le dessus. L'autre constat en relation avec la nouvelle introduction concerne les résultats mêmes des souscriptions. A première vue, Ennakl a fait objet d'une ruée des investisseurs puisqu'elle a été souscrite près de huit fois. Cependant, ce sont les demandes des institutionnels qui ont fait exploser les compteurs, tandis que les particuliers ont manifesté peu d'enthousiasme à l'égard de cette nouvelle cotation. Leurs souscriptions n'ont en effet pas dépassé les 130%, alors que dans les IPO précédentes ce taux atteignait des proportions bien plus importantes. Pourtant, historiquement, la présence des particuliers marocains en Bourse était étroitement liée aux opérations d'introduction. Rien qu'en comparant 2008 où cinq IPO ont été réalisées et 2009 qui n'en a connu aucune, le volume drainé par les petits porteurs affiche un gap de 39%. C'est dire que la confiance n'est pas vraiment au top chez cette catégorie d'investisseurs. C'est dans ce contexte qu'intervient la toute récente publication d'Attijari Intermédiation, présentée, vendredi, dernier par les analystes de la filiale d'Attijariwafa bank, comme pour réinstaurer un climat plus serein sur le marché. Il s'agit d'un document d'analyse traitant de la stratégie d'investissement pour le restant de l'année en cours et les trois premiers mois de 2011. «Le choix de mars prochain comme horizon de projection tient compte de l'effet qu'ont les résultats annuels des sociétés cotées sur le marché qui sont publiés à cette date et qui peuvent introduire de nouvelles donnes à considérer dans l'analyse», précise Abdelaziz Lahlou, directeur du département de la recherche au sein d'Attijari Intermédiation. Ce document vient donc à point nommé pour éclairer les investisseurs, du moins pour leur fournir des arguments fiables pour leurs arbitrages futurs. Ceci sans rappeler qu'avec 17 sociétés de Bourse présentes sur le marché, dont plusieurs adossées à de grands groupes bancaires, rares sont celles qui publient des analyses aussi exhaustives sur le marché boursier. Aujourd'hui, ce n'est plus un secret que seuls les documents publiés régulièrement par Attijari Intermédiation et BMCE Capital Bourse assouvissent les besoins des investisseurs et des curieux. Le Masi a mis fin à son cycle complet entamé depuis 2004 Ainsi, l'optimisme affiché par les analystes d'Attijari Intermédiation est conforté notamment par l'analyse technique de la courbe du Masi depuis 2004. Cette dernière consiste, pour rappel, en l'analyse des cycles par lesquels passent les indices boursiers. Historiquement, il a été prouvé que le cycle complet d'un indice boursier passe par quatre principales phases : la consolidation, la montée, le plafonnement puis la chute. Selon Taha Jaidi, analyste au sein d'Attijari Intermédiation, «le Masi a mis fin à son cycle complet entamé depuis 2004. Désormais, il est en phase d'amorcer une nouvelle évolution». En effet, l'évolution en dents de scie du Masi tout au long de l'année 2009 est à traduire par la première phase du cycle qui consiste en la consolidation de l'indice phare de la place. «Cette phase de consolidation a pris fin en avril dernier pour laisser place à une reprise qui devrait amener le Masi vers une cible de 14.000 points d'ici mars 2011», ajoute le même analyste. Ce dernier semble conforté dans son raisonnement par le passage du Masi au-dessus de la barre des 11.800 points. Celle-ci n'a en effet jamais pu être dépassée depuis le deuxième trimestre 2009. Ce même seuil est, depuis, devenu un support significatif qui n'a plus été franchi. «Le Masi est en train de tester ce seuil avant de s'inscrire dans un canal haussier accéléré», prévoit-on au sein d'Attijari Intermédiation. Cependant, ces indicateurs ne pouvaient être pris au sérieux si ce n'est la forte reprise de la volumétrie. La moyenne de cette dernière a en effet franchi la barre historique des 300 MDH par séance. Les secteurs à acheter Globalement, les analystes d'Attijari Intermédiation tablent sur une performance de +30 % du marché à l'horizon mars 2011. Pour en tirer profit, la société de Bourse recommande aux investisseurs, institutionnels soient ils ou simples particuliers, de se positionner sur les secteurs d'activités stratégiques qui se distinguent par leur poids significatif sur le marché. Une croissance corrélé à celle du PIB et des niveaux de liquidités correctes. C'est notamment le cas des secteurs des télécoms, des banques et de l'agroalimentaire. «Les sociétés qui devraient tirer profit d'une meilleure conjoncture économique et offrir des dividendes en amélioration constituent également des cibles de choix», note T. Jaidi, analyste d'Attijari Intermédiation. Ce dernier recense les sociétés minières qui présentent ces caractéristiques, ainsi que les entreprises des secteurs BTP immobilier qui font partie des deux catégories recommandées par la société de Bourse.