* Si 2009 a été une année dhésitation par excellence, lannée 2010 pourrait être celle de la reprise. * Lanalyse technique dAttijari Intermédiation a permis de recadrer lévolution du Masi tout au long de 2009 et des premiers mois de lannée en cours. * Le rebondissement du Masi, au cours des cinq premiers mois de lannée 2010, est lié essentiellement à un climat de confiance qui commence déjà à prendre place sur lensemble de la cote. Si 2009 a été celle de lhésitation par excellence, 2010 et 2011 pourraient être celle de la reprise. Cest dans ce cadre que sinscrit la dernière publication «Stratégie dInvestissement 2010-2011» dAttijari Intermédiation. La filiale du groupe Attijariwafa bank a organisé dernièrement une réunion avec la presse spécialisée afin dillustrer et de décliner la vision de léconomie marocaine et du marché financier à lhorizon de mars 2011. Les analystes ont ainsi procédé à une analyse technique en vue de tester lesprit du marché, voire si les niveaux de valorisation sont justifiés et jusquà quel degré. « 2009 a été caractérisée par lhésitation par excellence, et cest le pire qui puisse arriver à un marché financier », explique un analyste dAttijari Intermédiation. Cela se reflète à travers lévolution en dents de scie du Masi ayant clôturé lexercice avec un recul de 4,9%. Aussi, le niveau de volumétrie sest caractérisé par une rupture avec les années précédentes, affichant une baisse de 60%. Globalement, lévolution du MASI a été marquée par six principales phases. Dans un premier temps, léclatement de la crise financière et les incertitudes sur le secteur immobilier marocain ont conduit à un désengagement des investisseurs tant étrangers que nationaux. La chute du Masi, entamée en 2008, sest prolongée jusquau début de 2009. Dans un second temps,lanticipation positive des résultats annuels 2008 des sociétés cotées a entraîné un regain dintérêt pour certaines valeurs. Durant cette période, le marché sest redressé en affichant une hausse de 20%. «Les valeurs ayant contribué à cette progression sont les grosses capitalisations telles que Maroc Telecom, Addoha et Attijariwafa bank», apprend-on dans la dernière note dAttijari Intermédiation. La publication des résultats annuels, largement inférieurs aux prévisions, a entraîné le marché dans une sévère correction de 8% en lespace dun mois. Dans ce contexte, le marché a gagné 12% et atteint un pic annuel de 11.730 points, et ce dans un volume moyen quotidien de 279 MDH. Durant cette phase, plusieurs grandes capitalisations ont réalisé dimportantes performances, telles que Addoha (18,8%), BMCE (25,7%) et ONA (31%). Enfin, et à limage de chaque année, le marché se redresse lors des dernières semaines du mois de décembre et réalise une reprise significative de 12%, clôturant 2009 sur une contre-performance de seulement 4,9%. Ce rebond technique a été marqué par une reprise significative des volumes dactivité, soit une moyenne globale de 1,6 Md de DH contre 511 MDH sur le restant de lannée. Le ratio de liquidité du marché sest dégradé au cours de cette période en passant de 29,5% en 2008 à 21,8% en 2009. A rappeler à ce titre que la moyenne de ce ratio sur les places financières des pays émergents dépasse les 40%, ce qui exige pour le marché marocain un effort considérable en la matière. Plusieurs facteurs sont responsables de ce climat dincertitudes et dhésitations qui a régné tout au long du marché. On peut citer à ce sujet : la baisse des transferts des MRE, la croissance négative des recettes touristiques et des recettes de voyages, ainsi que laccentuation du déficit commercial. Ces indicateurs en berne ont influencé le comportement des institutionnels (caisses de retraite, compagnies dassurance, OPCVM ). Les autres facteurs importants responsables de ce climat sont : une croissance des résultats en rupture avec les années précédentes, labsence de transactions sur le marché primaire contribuant à freiner la reprise de lactivité (IPOs), le reclassement des valeurs composant le MSCI Maroc et des programmes de rachat dactions moins dynamiques. Force est de constater quau Maroc, les investisseurs individuels éprouvent un grand intérêt pour les opérations dintroductions en Bourse. Labsence dIPOs en 2009 a entraîné la chute du volume drainé par les personnes physiques de 39%. Daprès les analystes dAttijari Intermédiation, le désintérêt des investisseurs étrangers en 2009 trouve son origine dans le reclassement de lindice de référence des gérants étrangers des valeurs BMCE Bank et CGI, induisant ainsi une baisse de la pondération absolue de la Bourse de Casablanca dans lindice. La capitalisation des valeurs du MSCI Maroc est passée en 2009 de 325 MDH à moins de 223 MDH, soit une baisse de 31%. Dans ce cadre, les investisseurs étrangers ont alloué des fonds relativement moins importants pour le Maroc dans le cadre de leur stratégie dinvestissement indicielle. Les analystes ont rappelé également la réorganisation structurelle de la SNI et de lONA qui vise la création dun seul holding non coté. Cette opération se traduit, bien entendu, par le retrait du groupe ONA de la cote ainsi que de lindice MSCI Maroc. Dans ces conditions, le MSCI Maroc devrait compter seulement trois valeurs (Maroc Telecom, Addoha et Attijariwafa bank), avec un poids relatif excessivement élevé du secteur télécoms, soit 60%. La confiance est de retour Daprès les analystes dAttijari Intermédiation 2009 est une année historique pour le Masi, puisque lindice a marqué la fin dun cycle dévolution complet qui a perduré plus de 5 ans. Le rebondissement du Masi au cours des cinq premiers mois de lannée 2010 laisse penser certains investisseurs que le potentiel de hausse du Masi est en majeure partie consommé. Toutefois, selon les analystes dAttijari Intermédiation, son démarrage est lié essentiellement à un climat de confiance qui commence déjà à prendre place sur lensemble de la cote. Ils considèrent que ce rebond ne représente que le début dune réaction positive, durable et structurelle de la part du marché. Ils anticipent, de ce fait, une année de rendement positif pour les actions au Maroc avec une performance cible denviron 30% dici le 1er trimestre 2011. Ce retour de confiance nest pas le fruit du hasard, mais résulte de la conjugaison dun ensemble déléments tels que les prémices dune reprise solide en 2010, la dynamique boursière qui se dessine à lhorizon (opération stratégique ONA-SNI), le passage à un nouvel échelon de la notation, une conjoncture qui favorise le support action Bons agrégats économiques En vue de cerner le potentiel de croissance économique dont dispose le Maroc cette année, il est important danalyser lévolution des indicateurs macro-économiques comme le PIB non agricole, la demande extérieure, le financement bancaire et dautres indicateurs qui laissent prévoir une certaine confiance. Aujourdhui, tout le monde saccorde à dire que 2010 sera une bonne année. Daprès les analystes, il existe même une convergence sensible et inédite entre les prévisions qui ont été émises par les différents organismes, quils soient publics ou privés (BAM, HCP, CMC, FMI ). Tous sattendent, certes, à une baisse de la valeur ajoutée agricole, vu la récole exceptionnelle de lan dernier, mais pour le PIB non agricole, leurs prévisions se situent au-dessus de 4%. Ce qui correspond à deux fois la croissance enregistrée en 2009. Si lon suit de près lévolution de la croissance trimestrielle du PIB non agricole, on peut affirmer que le point le plus bas a été atteint au premier trimestre 2009. Les premières données pour 2010 indiquent même une atténuation relative du déficit commercial et une amélioration du taux de couverture qui passe de 46% à fin février, contre 41,2% à la même période de lannée dernière. On constate par ailleurs que les transferts des MRE et les recettes touristiques se reprennent. Les premiers affichent une hausse de 11,9% à fin avril, tandis que les secondes enregistrent une progression de 10,8% sur la même période. A noter que les arguments favorables à une reprise ne proviennent pas uniquement de lextérieur. Ils trouvent leur origine notamment à lintérieur, à travers la demande domestique sous ses deux formes publique et privée. Si la demande privée reste solide pour une raison de baisse de limpôt sur le revenu, celle publique demeure également très vigoureuse. La Loi de Finances 2010 annonce un volume global dinvestissement de 160 Mds de DH, en hausse de 20% par rapport à 2009. Les analystes sont confortés dans leur vision suite à lenquête de BAM qui a montré une nette progression du taux dutilisation des capacités de production. Ce taux se situe aujourdhui au-dessus de 70%. Autre indication importante, celle du financement. Il faut que le système bancaire partage la même vision pour quil puisse accompagner léconomie. En 2009, la croissance des crédits a énormément décéléré. Malgré cela, elle a tout de même clôturé lannée avec un taux de progression de plus de 10%. Au final, les analystes dAttijari soutiennent que toutes les conditions sont réunies pour que 2010 soit nettement meilleure que 2009 et que larbitrage, en terme de placements, favoriserait plus le marché actions.