* A 70 jours du terme de lexercice 2009, le Masi peine toujours à se stabiliser dans le vert. * 31 valeurs affichent des baisses considérables de leurs cours boursier depuis le début de lannée. * Les analystes tablent sur un statu quo de la situation à court terme. 2009, une année difficile pour la Bourse de Casablanca ? Alors quon nest plus quà 70 jours de la clôture de lexercice, la place casablancaise continue sa mésaventure et affiche, à la clôture de la séance du 19 octobre, une performance de 0,14% seulement depuis le début de lannée, sétablissant à moins de 11.000 points. Nous sommes, certes, loin des 13% de baisse qua accusée le marché au terme de lannée 2008, mais cette performance reste tout à fait inquiétante et la situation de la volumétrie ne fait que conforter ce constat. De quoi remotiver la communauté financière afin de mener rapidement à bon port les réformes tant souhaitées et qui devront amener le marché des capitaux marocain à se faire une bonne place dans léchiquier financier régional. Cest en tout cas le souhait du management de la société gestionnaire, du CDVM et de lAssociation professionnelle des sociétés de Bourse et qui lont dailleurs clairement formulé lors du Colloque sur les marchés financiers organisé dernièrement à Skhirat. Si lon souhaite analyser la courbe du Masi depuis le début de lannée, on se rend compte que lindice de toutes les valeurs cotées est passé par 6 phases durant les 10 premiers mois de lannée. La première a été relativement courte et venait en continuité de la chute de fin 2008. Au terme de la séance du 08 janvier2009, le Masi avait clôturé à son niveau le plus bas de lannée, à savoir 9.405,86 points. Sen est suivie une reprise considérable qui sest prolongée jusquà la dernière semaine du mois de février, puis lindice sest inscrit dans une tendance hésitante, enregistrant des baisses et des hausses consécutives. Cette situation à tout de même permis au Masi datteindre son record de lannée à la clôture de la séance du 18 juin dernier, enregistrant 11.729,9 points. Depuis, la courbe du Masi est restée sur une tendance baissière qui, selon certains analystes, devrait perdurer jusquau mois de décembre. «Nous pensons que le marché actions devrait poursuivre sa consolidation avant toute reprise durable à moyen terme», affirme-t-on auprès de CFG Group. Du côté des sociétés cotées, lévolution des cours na pas été favorable pour la plupart. Sur les 75 sociétés cotées, 31 valeurs affichent des performances négatives depuis le début de lannée jusquà la mi-octobre, 14 dentre elles affichant des pertes dépassant 11%. Dans le palmarès des plus fortes baisses, on retrouve Autonejma, Ciments du Maroc et Zellidja avec respectivement 36,12%, -26% et -23%. A lopposé, certaines valeurs se sont particulièrement distinguées grâce à des cours bondissant de plus de 50% sur les dix premiers mois de lannée. Cest notamment le cas des Brasseries du Maroc dont le cours a réalisé plus de 154% de hausse, de CMT avec 80% et de la SMI avec 68%. Les analystes de la place expliquent ces progressions, qui viennent contrecarrer la baisse des indices du marché, par leffet de distribution de dividendes exceptionnels et qui a un attrait particulier pour les spéculateurs court-termistes. Sur le volet des indicateurs financiers, il faut dire que la dernière vague des publications financières a été le tableau de bord parfait pour pouvoir jauger la résilience des sociétés cotées face à la crise économique. «La comparabilité des indicateurs financiers récemment publiés avec ceux du premier semestre 2008, période durant laquelle le contexte économique était normal, nous a permis de mieux cerner le degré de limpact de la crise sur les réalisations des sociétés cotées», estime un analyste de la place. Et il faut dire que les entreprises inscrites à la tour de verre du boulevard des FAR nont pas toutes été épargnées. «S'agissant des fondamentaux des sociétés cotées, les réalisations semestrielles de 2009 ont été mitigées; la conjoncture internationale défavorable continuant à peser sur certains secteurs», ajoute une source au sein de CFG Group. Le chiffre daffaires semestriel de lensemble des entreprises de la cote a affiché une dépréciation de 6,5% comparativement à la même période de 2008, soit 6 milliards de DH de moins. Un constat qui pourrait être décrit comme alarmant si lon se référait à la croissance économique du pays en général, et qui a rebondi de plus de 5,5%, tirée vers le haut par les revenus agricoles. Cependant, « il faut tenir compte dans cette analyse de leffet Samir qui, à travers une baisse de plus de 44% de son chiffre daffaires, a lourdement pesé sur la tendance globale du marché», explique un analyste. En effet, le raffineur national a réalisé, au titre du premier semestre de lannée, un chiffre daffaires avoisinant les 12 Mds de DH, contribuant, lui seul, à hauteur de 11,5% aux revenus des sociétés cotées. Il faut aussi remarquer quà linstar de la Samir, dautres compagnies ont vu leurs revenus baisser en raison de la volatilité des cours à linternational. Cest notamment le cas de Sonasid et de Managem avec des contractions respectives de 30% et 22,9% de leur chiffre daffaires. Heureusement que les valeurs immobilières ont pu limiter la baisse des revenus de la cote avec des performances honorables. Addoha, la CGI et Alliances ont en effet réalisé un chiffre daffaires global dépassant les 4,1 Mds de DH, laissant apparaître des évolutions respectives de 107, 28 et 80% de leurs revenus entre juin 2008 et juin 2009. Le secteur bancaire a lui aussi contribué à sauver la mise, en grande partie, grâce à la bonne tenue de lactivité de la BCP et dAttijariwafa bank. Enfin, au niveau du résultat net réalisé par lensemble des sociétés cotées, lONA et la SNI se sont particulièrement distinguées par les plus-values exceptionnelles dégagées dans Wana. Dans ce contexte, le bénéfice net de la cote a réalisé une hausse de 10% à 17,7 milliards de DH. Cependant, «nous envisageons de réviser à la baisse la croissance de la masse bénéficiaire pour lannée 2009 estimée initialement à 10%», affirment les analystes de CFG Group. En effet, si lon retraite les plus-values exceptionnelles du holding royal, lon saperçoit que les sociétés cotées affichent un résultat net global en baisse de 3,85% comparativement à juin 2008, ce qui laisse présager une baisse des rendements des titres à la clôture de lexercice 2009.