Le chef du gouvernement désigné en Tunisie, Habib Jemli, a formulé le voeu d'annoncer la composition du gouvernement dans les plus brefs délais, se disant déterminé à procéder à une vérification de la compétence et de l'intégrité des candidats. Alors que le 12 décembre dernier, le chef du gouvernement demandait au président de la République de prolonger le délai d'un mois pour former le nouveau gouvernement, cette mission s'annonce ardue. Ce lundi, le président tunisien, Kaïs Saïed, a décidé de renouveler pour un mois, l'état d'urgence instauré dans le pays depuis novembre 2015, à compter du 1er janvier 2020, a annoncé la présidence dans un communiqué, repris par l'agence TAP. Le 30 août dernier, un décret présidentiel portant renouvellement de l'état d'urgence du 3 septembre au 31 décembre 2019 sur l'ensemble du territoire. Le décret stipule que le président de la République a décidé de prolonger l'état d'urgence, conformément au décret 1978-50 du 26 janvier 1978 réglementant l'état d'urgence ainsi qu'au décret présidentiel 2019-134 du 1er août 2019, portant proclamation de l'état d'urgence et ce, après concertation avec le chef du gouvernement et le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Le décret stipule également qu'il appartient aux ministres, chacun au niveau de ses responsabilités, de mettre en application le décret présidentiel publié au Journal officiel. L'état d'urgence se poursuit depuis le 24 novembre 2015 sur l'ensemble du territoire tunisien, à la suite de l'attaque terroriste ayant ciblé un bus de la garde présidentielle dans la capitale, faisant 13 morts et 16 blessés. Le chef du gouvernement désigné avait été chargé par le chef de l'Etat le 15 novembre de former le nouveau gouvernement après avoir été proposé par le mouvement Ennahdha, qui a remporté le plus grand nombre de sièges au Parlement lors des dernières législatives. Le secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Nourredine Taboubi, a appelé, hier dimanche, à accélérer la formation du gouvernement afin de garantir la continuité de l'Etat, ont rapporté des médias locaux. "Les concertations autour de la formation du prochain gouvernement ont pris beaucoup de temps. Cette situation ne peut plus perdurer. Si des points faibles apparaissent, il sera toujours possible d'y remédier ultérieurement", a affirmé Taboubi dans une déclaration aux médias, à l'issue de son entretien avec le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, à Dar Dhiafa, à Carthage. "L'engagement du chef du gouvernement désigné à former un gouvernement composé d'indépendants ne doit donc pas prêter à confusion, pour que sa crédibilité et celle du gouvernement ne soient pas remises en question", a-t-il encore insisté. Le secrétaire général de l'organisation syndicale a, dans ce contexte, formulé l'espoir de voir la composition du gouvernement. Vendredi dernier, le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli avait déclaré, qu'il avait informé le président de la République de son intention de former un gouvernement composé d'indépendants comme annoncé auparavant. Pour le secrétaire général du parti des travailleurs, Hamma Hammami "les dernières élections sont les pires qu'ait connues la Tunisie, compte tenu de la main mise de la corruption, de l'argent sale, de l'utilisation des institutions de l'Etat et de l'absence de rigueur, notamment, de la part de l'Instance supérieure Indépendante pour les Elections". Intervenant, dimanche, lors des travaux de la 2ème réunion du conseil national du parti des travailleurs, Hammami a indiqué que les résultats de ces élections illégitimes auront un impact néfaste sur le peuple tunisien ». Evoquant la position de son parti, Hammami a affirmé: « Nous considérons ces résultats comme un échec électoral et non pas un échec de notre projet et de notre vision politique », a-t-il encore fait savoir, appelant le parti des travailleurs à renaitre de nouveau. S'agissant de la conjoncture politique dans le pays, Hammami a critiqué l'absence de gouvernement , deux mois après le lancement des tractations politiques. Pour le dirigeant du parti des travailleurs, « la majorité parlementaire actuelle n'a pas mobilisé un programme ou un projet capable de faire sortir la Tunisie de cette situation de crise ».