La CNSS sauve la face du gouvernement en révisant à la hausse les pensions de retraite au lendemain de la polémique sur le refus de l'exonération fiscale tant attendue par près de deux millions de retraités. Cette mesure, qui concerne 850.000 pensionnaires, a été décrétée pour un minimum mensuel de 100 DH applicable à partir du 1er janvier 2020 et constitue une compensation partielle, ayant un effet d'atténuation sur la gronde ressentie auprès des retraités. Sur la forme, la mesure est salutaire mais, sur le fond, force est de constater que la pension minimale fixée à 1.500 DH, vu le coût de la vie en 2020, est tout simplement honteux et scandaleux. Le gouvernement doit inscrire ce dossier parmi ses priorités, et s'il faut concevoir une nouvelle forme de solidarité et un appel à la générosité des Marocains, ces derniers n'hésiteront pas. Des millions de Marocains préféreraient tendre la main aux personnes du troisième âge plutôt que d'être obligés de mettre la main à la poche pour sauver un établissement audiovisuel public! La «réconciliation» avec nos «vieux» est un message fort pour les jeunes générations qui font leur entrée sur le marché du travail et qui sont en quête de stabilité, de sérénité et d'assurance quant à leur avenir. Prendre soin de nos retraités est un signe de reconnaissance dans une société où cette valeur est en voie de disparition. Qu'est-ce qui inciterait un jeune de penser à l'immigration si son pays lui garantit les conditions d'équité et de méritocratie pour l'accès à l'emploi, en plus d'une assurance sur son avenir qui consiste en une retraite apaisée? Bien sûr, la pension dépend du niveau de cotisation de chacun, mais un minimum requis pour une survie décente est revendiqué par tous. Chaque famille marocaine compte un ou plusieurs retraités. Ils nous représentent tous, c'est pourquoi ils ne doivent pas être des laissés-pour-compte.