Le crédit à la consommation, aux Etats-Unis, a reculé en mai derneir, pour le quatrième mois d'affilée, selon des chiffres publiés, en fin de semaine dernière, par la Banque centrale américaine (Fed), confirmant la prudence des ménages dans la gestion de leurs finances. En données corrigées des variations saisonnières, l'encours de ces crédits a baissé de 4,5% en rythme annuel, par rapport au mois précédent, soit de 9,1 milliards de dollars pour s'établir à 2.415,3 milliards de dollars, a indiqué la Fed. Sean Maher, analyste à Moody's Economy.com, y a vu un reflet de ventes de détail qui ont reculé de 1,2% ce mois-là, et «une nouvelle preuve du fait que les consommateurs deviennent plus prudents». La baisse du crédit à la consommation est non seulement plus marquée que celle anticipée par les analystes, mais de plus, les chiffres des mois précédents ont été révisés à la baisse. La deuxième baisse la plus rapide depuis la récession La Fed, qui estimait il y a un mois qu'en avril l'encours des crédits avait augmenté, constate désormais qu'il a chuté. Cette baisse de 7,3% en rythme annuel en avril est la deuxième la plus rapide depuis le début de la récession, après celle de 11,3% en novembre 2009. Depuis un record à 2.565 milliards de dollars en septembre 2008, le montant des crédits dus par les ménages n'a cessé de rétrécir, baissant 18 fois lors des 20 mois suivants. Cette baisse est surtout due aux crédits renouvelables (les cartes de crédit principalement). En mai, ceux-ci ont chuté de 10,5% en rythme annuel, accusant vingt mois consécutifs de baisse. Les crédits non renouvelables (en majorité pour l'achat d'une voiture) ont reculé pour le troisième mois d'affilée, et de 1,4%. Le crédit finance, environ un quart des dépenses de consommation des ménages américains, est le moteur traditionnel de la première économie mondiale. Theresa Chen, de Barclays, a estimé qu'il devrait repartir. «Malgré des chiffres décevants du crédit à la consommation, les dépenses des ménages ont suivi une tendance à la hausse en glissement annuel depuis octobre 2009», a-t-elle expliqué. «C'est conforme à ce que l'on a vu lors des précédentes récessions», ajoute-t-elle.