Face aux heurts qui touchent le Liban, le Premier ministre libanais s'est exprimé dans une allocution télévisée ce vendredi. Au deuxième jour de manifestations massives inédites dénonçant une classe politique accusée de corruption et une aggravation de la crise économique, le Premier ministre Saad Hariri a appelé son gouvernement à « donner une réponse claire et définitive qui soit convaincante pour moi, pour les Libanais et pour la communauté internationale pour montrer que nous avons tous opté pour des réformes, pour en finir avec le gaspillage et la corruption. Avant de déclarer :"Sinon, je tiendrais un tout autre discours (...) dans un très court délai de 72 heures", a-t-il prévenu. Il a par ailleurs insinué qu'il n'avait aucun problème à céder sa place à la tête du gouvernement à quiconque proposerait une autre solution. "Ce que l'on voit depuis hier, c'est la douleur des Libanais. C'est une véritable douleur", a reconnu le Premier ministre. "Les gens nous ont donnés plus d'une chance depuis trois ans. Ils ont attendu que nous fassions quelque chose, que nous lancions les reformes et les projets, des opportunités d'emploi pour les jeunes", a ajouté M. Hariri. Il a également accusé des membres de la coalition, qu'il n'a pas nommés, d'entraver ses efforts pour aller de l'avant avec les réformes économiques pourtant convenues pour permettre au Liban de bénéficier de promesses de prêts et de dons d'un montant total de 11,6 milliards de dollars. "Cela fait des mois que nous attendons que nos partenaires au gouvernement avancent dans le sens de la solution sur laquelle nous nous sommes tous mis d'accord (...) mais ils ont tout fait pour tergiverser", a-t-il accusé. Peu auparavant, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, (le gendre du président), avait assuré qu'il était opposé à une démission du gouvernement, qui selon lui donnerait lieu à une situation "beaucoup plus grave que l'actuelle".